Jugé depuis le 16 septembre pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, période de sa présence au Yémen au sein d'Al-Qaida dans la Péninsule arabique, le jihadiste français Peter Cherif a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité ce jeudi.
Un jugement attendu. Ce jeudi 3 octobre, Peter Cherif, jihadiste français, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018.
Il lui était notamment reproché d'avoir rejoint les rangs d’Al-Qaida, et d'avoir participé à la formation de Chérif Kouachi, son ami d’enfance, à l'attentat commis contre le journal Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Douze personnes avaient été tuées.
«La cour a retenu votre rôle de facilitateur, d'intégrateur de Chérif Kouachi», a ainsi déclaré la présidente de la cour d’assises spéciale de Paris, précisant qu'il était «le seul Français» au sein de l'organisation jihadiste lors du séjour de ce dernier à l'été 2011 au Yémen.
Selon elle, Peter Cherif, 42 ans, avait «forcément connaissance de la mission qui lui avait été confiée». Elle a également souligné que les deux hommes avaient maintenu leurs liens après le retour de Chérif Kouachi en France.
Peter Cherif comparaissait aussi pour la séquestration en bande organisée pendant plus de cinq mois de trois ressortissants français, membres de l'ONG Triangle génération humanitaire, en 2011.
La cour l'a donc déclaré coupable de toutes les charges qui lui étaient reprochées. Sa peine a été assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
La présidente de la cour a finalement expliqué que cette décision avait été prise «au regard de la gravité des faits» reprochés et de la «dangerosité» de Peter Cherif. Ce dernier est resté impassible à l'énoncé du verdict.
Si Peter Cherif a usé de son droit au silence la plupart du temps lors du procès, il a tout de même reconnu avoir été l'une des personnes qui surveillait les trois humanitaires et qu’il avait servi de «traducteur» entre les otages et leurs ravisseurs yéménites d'Al-Qaida. En revanche, il a réfuté toute implication dans l'attentat de Charlie Hebdo.