Les premières élections européennes au suffrage universel ont eu lieu du 7 au 12 juin 1979. Auparavant, les membres du Parlement européen étaient nommés par les parlements nationaux.
A l'époque, neuf pays forment la Communauté économique européenne (CEE), ancêtre de l'Union européenne (UE). Ils se répartissent les 410 sièges de députés de la manière suivante : 81 pour l'Allemagne de l'Ouest, 24 pour la Belgique, 16 pour le Danemark, 81 pour la France, 15 pour l'Irlande, 81 pour l'Italie, 6 pour le Luxembourg, 25 pour les Pays-Bas et 81 pour le Royaume-Uni.
En France, ce premier scrutin continental voit s'affronter de grandes figures politiques. Simone Veil est en effet désignée tête de liste du parti présidentiel, l'Union pour la démocratie française (UDF), tandis que François Mitterrand représente le Parti socialiste. Le Parti communiste a lui choisi Georges Marchais, alors que Jacques Chirac est le candidat du RPR.
Ces quatre formations sont les seules à obtenir au moins 5 % des suffrages exprimés, la barre nécessaire pour prétendre à un siège au Parlement européen (27,61 % pour l'UDF, 23,53 % pour le PS, 20,52 % pour le PC et 16,31 % pour le RPR). Les Ecologistes (4,39 %), menés par Solange Fernex, ou encore Lutte ouvrière (3,08 %), déjà portée par Arlette Laguiller, restent ainsi aux portes du Parlement.
Pour ces premières élections européennes, les électeurs français se sont déplacés en nombre dans les bureaux de vote, avec une participation de 60,7 %, légèrement inférieure à la participation moyenne du continent (61,9 %). Il s'agit de la plus faible abstention pour ce type de scrutin, qui n'a pas mobilisé plus de 43 % de la population depuis 2004.
En revanche, si la participation est au rendez-vous, la parité ne l'est pas. Si les partis ont depuis 2000 l'obligation de placer autant de femmes que d'hommes sur leurs listes, c'était loin d'être le cas il y a trente ans. Résultat : seul un élu sur cinq est une femme.