Le négociateur en chef de l'Union européenne Michel Barnier a demandé vendredi à son homologue britannique Dominic Raab de lui détailler en «urgence» la proposition de Londres sur la question de la frontière irlandaise, l'un des points d'achoppement des négociations.
«Il y a urgence», car la question irlandaise «est un point crucial» pour la conclusion de l'accord de retrait, prévue en octobre, a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Un accord préliminaire entre Londres et Bruxelles, conclu en décembre 2017, exclut tout rétablissement d'une frontière physique sur l'île d'Irlande.
Mais la Première ministre britannique Theresa May a assuré que le Royaume-Uni sortirait du marché unique à l'occasion du Brexit, prévu le 29 mars 2019. Ce scénario implique le retour de contrôles douaniers entre l'Eire et l'Irlande du Nord, une question qui n'a pas encore été résolue par les négociateurs.
L'UE a donc demandé à Londres de travailler à une solution dite de «backstop» (ou «filet de sécurité»), qui s'appliquerait faute de meilleure solution négociée entre les deux parties pour garantir qu'il n'y aurait pas de frontière «dure» après le Brexit. «Theresa May s'est engagée sur ce point», a rappelé M. Barnier.
«J'ai demandé à Dominic et à son équipe de nous fournir les données nécessaires pour les travaux techniques dont nous avons besoin maintenant sur la nature, le lieu, les modalités des contrôles qui seront nécessaires», a-t-il ajouté.
«C'est un travail technique, qui demande beaucoup de temps et de précisions», mais qui est «critique pour conclure ces négociations, puisque sans backstop, il n'y a pas d'accord», a-t-il insisté.
Concernant l'accord de retrait, M. Barnier a souligné que des progrès restaient également nécessaires sur la question des «indications géographiques» ainsi que sur «la gouvernance, avec le rôle de la Cour de justice» de Luxembourg.
«Semaine après semaine, pas à pas, nous éliminons les sujets qui ont fait l'objet d'un accord», a-t-il cependant souligné, notant des progrès sur «la question des échanges de données» ou sur Euratom, régulateur européen du secteur de l'énergie nucléaire.
«Peu à peu les contours d'un accord (...) deviennent de plus en plus clairs», a de son côté affirmé M. Raab, se disant «résolument optimiste».