Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a réitéré mercredi la volonté de l’UE de conclure avec le Royaume-Uni après le Brexit un accord de partenariat d'une ampleur inédite pour un pays tiers.
«Nous sommes prêts (..) à proposer un partenariat comme jamais il n'y en a eu avec aucun pays tiers», a déclaré Michel Barnier lors d'une rencontre à Berlin avec le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas.
Un tel partenariat serait «appuyé sur quatre piliers : commerce, un accord de libre-échange ambitieux, des accords spécifiques dans des domaines d'intérêt commun comme l'aviation, la sécurité intérieure, et la politique étrangère et la sécurité extérieure», a-t-il ajouté.
Ces éléments «indivisibles» constituent un préalable à tout accord, selon M. Barnier qui a demandé aux Britanniques de «comprendre et respecter ce que nous sommes, notamment le marché unique (que) nous avons construit avec eux».
Alors que les discussions sur l'accord de retrait entrent dans leur dernière phase en vue d'un départ des Britanniques de l'Union Européenne en mars 2019, il a affirmé que «85% du travail» avait déjà été effectué avec les Britanniques.
Cette déclaration a fait bondir la livre britannique de près de 1% pour atteindre les 1,11 euro ($1,30). Pour les analystes de Capital Economics, ces remarques de M. Barnier «ont donné une certaine assurance que le Royaume-Uni ne se dirige pas vers une sortie "sans accord", perturbatrice».
M. Barnier a réitéré ces propositions, qu'il avait déjà exprimées dans une tribune publiée début août sur le site de la Commission européenne.
Il s'agit d'un nouveau bras tendu par Bruxelles à Londres alors que les négociations s'enlisent et que les deux parties espèrent boucler un accord à l'automne.
Plusieurs membres du gouvernement britannique ont brandi la menace d'un départ sans accord au cours de l'été et les deux camps ont indiqué se préparer à toute éventualité.
La Première ministre britannique Theresa May a d'ailleurs appelé mercredi à ne pas exagérer les conséquences d'une sortie de l'UE sans accord avec Bruxelles, soulignant que son gouvernement «mettait en place les préparatifs nécessaires» pour qu'un tel scénario ne tourne pas à la catastrophe.