Au cours d'une interview, un journaliste de la chaîne britannique Channel 4 News a tenté de connaître l'avis de Jeremy Corbyn concernant le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne. Mais le leader du parti travailliste a éludé la question à six reprises.
«Pensez-vous honnêtement que la Grande-Bretagne est mieux en dehors de l'UE ?», a demandé le journaliste de Channel 4 News. «Je veux que nous ayons une bonne relation avec l'Union européenne. C'est ce qu'il faut si nous voulons protéger les emplois manufacturiers sur les lignes de production, et dans l'agroalimentaire. Ça doit être la priorité désormais, donc nous avons cette relation commerciale efficace, y compris en ce qui concerne les droits de douanes, avec l'UE», a commencé Jeremy Corbyn, passé maître dans l'art de la langue de bois.
"Do you honestly believe that Britain is better off outside of the EU?"
That was the question Channel 4 News asked Labour leader Jeremy Corbyn six times. pic.twitter.com/Q5I7w5ESnu— Channel 4 News (@Channel4News) 21 août 2018
Mais c'était sans compter sur l'obstination du journaliste : «On m'a dit que je ne pouvais vous poser qu'une seule question, donc je souhaiterais vraiment que vous y répondiez : pensez-vous honnêtement que la Grande-Bretagne est mieux en dehors de l'UE ?», a répété le journaliste, sans relâche, face à un Jeremy Corbyn plus enclin à évoquer les négociations en cours avec Bruxelles.
«J'ai déjà répondu à votre question cinq fois»
Au bout de trois minutes d'interview, le reporter de Channel 4 a posé six fois la même question, jusqu'à ce que l'homme politique britannique mette subitement fin à l'entretien : «J'ai déjà répondu à votre question cinq fois, et pour la sixième fois je vais vous le dire : la priorité des Travaillistes est de négocier un accord commercial avec l'UE pour défendre les emplois et conserver le niveau de vie que nous avons atteint grâce à la régulation».
La scène, postée mardi 21 août sur les réseaux sociaux, a été largement partagée et commentée outre-Manche. Pour rappel, le leader du parti travailliste, un eurosceptique convaincu, avait milité sans grande conviction pour le maintien du Royaume-Uni dans l'UE avant le référendum. Il souhaite maintenant que les pays constitutifs demeurent dans une union douanière avec l'UE.