Un journaliste iranien a été condamné à dix ans de prison pour avoir «insulté» un imam du IXe siècle sur les réseaux sociaux, a indiqué lundi son avocat à des médias locaux.
Mir Mohammad-Hossein Mir-Esmaili tentait de fuir l’Iran, quand il a été arrêté en avril 2017.
Il avait écrit auparavant que l'imam Reza, l'une des douze figures vénérées de l'islam chiite, majoritaire en Iran, était «l'un des nôtres». Une manière de sous-entendre qu’il aurait autorisé les jeunes à vivre leur vie et à s’amuser.
Un message écrit en réaction à la décision de l'ayatollah Ahmad Alamolhoda d'interdire les concerts dans la ville sainte de Machhad, où se trouve le mausolée de l'imam Reza, selon les médias locaux.
«Alamolhoda dit que la danse et la musique sont une insulte à l'imam Reza ! Allez, ne mentez pas, l'imam Reza est l'un des nôtres», avait alors réagi le journaliste, en poste au quotidien Jahan-e Sanat.
Il a été reconnu coupable dimanche d’avoir «insulté» l’imam et des responsables gouvernementaux, mais aussi d’avoir répandu des mensonges et publié des contenus immoraux, selon les déclarations de son avocat, Hossein Ahmadiniyaz, à l'agence de presse Isna.
«Il y a beaucoup d'erreurs dans ce verdict puisque mon client a critiqué des dirigeants sous la forme de la satire mais elle a malheureusement été considérée comme une insulte», a-t-il ajouté, précisant que son client comptait faire appel de cette décision.
«Je n'ai aucunement insulté l'imam Reza. Je suis musulman et chiite et je voulais seulement critiquer Alamolhoda», avait déjà réagi M. Mir-Esmaili après avoir publié son message sur Twitter.
À l’époque, il avait également laissé entendre qu’il avait reçu des menaces physiques, par le biais d’un nouveau message : «A ceux qui se disent musulmans, pourquoi menacent-ils de jeter de l'acide et de tuer ?».