Au moins 20 personnes, dont un influent homme politique local, ont été tuées dans la nuit de mardi à mercredi lors d'un attentat contre une réunion électorale revendiqué par les talibans, selon un nouveau bilan mercredi.
L'attentat, qui s'est produit dans la ville de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, est le plus meurtrier dans le pays depuis le début de la campagne électorale pour les législatives prévues le 25 juillet.
Il a été perpétré lors d'une réunion du Awami National Party (ANP), formation qui a déjà été la cible d'insurgés islamistes pour avoir manifesté son opposition à des groupes comme les talibans.
«Le bilan est passé à 20 morts et 63 blessés, dont 35 se trouvent toujours dans deux hôpitaux de Peshawar», a déclaré mercredi à l'AFP le chef de la police de la ville, Qazi Jameel.
Ce nouveau bilan a été confirmé par un responsable de l'hôpital de Peshawar, Zulfiqar Babakhel.
Selon le chef de l'équipe de déminage, Shafqat Malik, le kamikaze, âgé d'environ 16 ans, portait sur lui 8 kg d'explosifs et 3 kg de plombs et billes.
«D'après les premiers éléments de l'enquête, c'était une attaque-suicide dont Haroon Bilour était la cible», a indiqué à l'AFP Shafqat Malik, un responsable de la police en faisant référence à un des candidats de l'ANP aux élections.
Un autre haut responsable de la police, Kaukab Farooqi, a confirmé que Haroon Bilour avait été tué dans cette attaque. Selon la police l'explosion est survenue au moment où l'homme politique s'apprêtait à s'adresser à quelque 200 partisans.
Mohammad Khorasani, un porte-parole du groupe Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), les talibans pakistanais, a revendiqué l'attaque, précisant que les insurgés avaient «déjà déclaré la guerre» à l'ANP et appelant le public à s'en tenir éloigné sous peine d'être «responsable de sa propre perte».
Haroon Bilour, avocat de profession, appartenait à une influente famille politique de la province de Khyber-Pakhtunkhwa dont Peshawar est la capitale. Son père, Bashir Bilour, également un homme politique connu, avait été tué dans un attentat-suicide en 2012.
Des avocats de Peshawar ont annoncé une grève pour protester et faire le deuil de leur collègue. Des commerçants locaux ont également annoncé une grève.
La veille, un porte-parole de l'armée pakistanaise avait indiqué que des menaces planaient sur la campagne pour les législatives du 25 juillet et que plus de 370.000 hommes seraient déployés le jour du vote.
Peshawar, une porte d'entrée vers les régions tribales en proie à des troubles a été ces dernières années le théâtre de plusieurs attentats visant hommes politiques, rassemblements religieux, forces de l'ordre et même des écoles. La situation sécuritaire s'y est toutefois améliorée, comme dans le reste du pays, après plusieurs opérations militaires.