Le PDG du groupe laitier Lactalis, Emmanuel Besnier, a estimé jeudi que la contamination de lait infantile dans son usine de Craon (Mayenne) en 2017 était «un accident» et a assuré que toutes les mesures étaient prises pour reprendre la production en sécurité.
«C'est un accident, il n'y a pas de responsabilité de personnes à l'intérieur de l'usine», a assuré Emmanuel Besnier à l'occasion d'une audition tendue devant les députés de la commission d'enquête parlementaire chargée de l'affaire.
«Nous avons fait des travaux au 1er trimestre 2017 dans l'environnement de la tour numéro 1. Ces travaux ont libéré la salmonelle qui était à l'intérieur des bâtiments», a-t-il expliqué.
Plusieurs députés ont exprimé leur exaspération au très discret patron de Lactalis durant son audition, en raison de la tentative du groupe de vouloir empêcher les travaux de la commission et plus généralement du manque de transparence du géant laitier.
Tout en affirmant ne pas vouloir «se défausser», M. Besnier s'est interrogé sur la responsabilité du laboratoire d'analyse qui n'a pas détecté de traces de salmonelle sur les produits finis «alors qu'en refaisant des tests sur les échantillons après la crise, il s'avère que quelques produits étaient positifs».
Pressé de questions sur la sécurité de l'usine de la part des députés, le PDG de Lactalis a assuré que l'entreprise «avait revu l'ensemble des plans de maîtrise sanitaire», à Craon, comme dans les autres sites du groupe.
«Nous avons pris la décision de fermer définitivement la tour numéro 1 à l'origine de l'incident», a-t-il dit, ajoutant que le groupe allait désormais partager ses analyses entre au moins deux laboratoires, dont des laboratoires publics.
L'usine de Craon a été remise en route fin mai pour des tests qui précéderont un redémarrage de la production d'ici l'été, une décision qui a provoqué l'exaspération de l'association des familles de victimes.
Fin 2017, 36 nourrissons ont été atteints de salmonellose après avoir bu un lait infantile des marques Picot et Milumel produit dans son usine de Craon en Mayenne. Les causes de la maladie de deux autres nourrissons sont encore recherchées.