Le PDG du groupe français Lactalis, Emmanuel Besnier, adresse pour la première fois ses excuses aux familles des victimes du lait infantile contaminé, dans une lettre ouverte diffusée vendredi sur le site du groupe, deux mois après le début du scandale.
«Auprès des familles concernées et de nos consommateurs, tout d'abord : je vous présente mes plus sincères excuses», déclare le PDG du géant laitier dans une lettre ouverte, où il réitère ses explications sur les causes de la crise et ses décisions pour y remédier.
«Toute l'entreprise, moi le premier, sommes mobilisés vers un objectif commun : réparer et améliorer ce qui doit nécessairement l'être et restaurer la confiance entre vous et nous. Cette confiance, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la rétablir : le chemin sera long mais nous y parviendrons, j'en suis persuadé», ajoute Emmanuel Besnier.
Sur le plan social concernant le site de Craon, en Mayenne, M. Besnier redit qu'il fera «tout ce qui est nécessaire pour que les salariés concernés puissent bénéficier d'une proposition de mobilité dans l'un des sept sites industriels et logistiques du groupe situés dans un rayon de 50 km».
Emmanuel Besnier avait annoncé dans une interview aux Echos, jeudi, l'arrêt définitif de la tour de séchage numéro 1 de Craon.
Lactalis avait dû stopper le 8 décembre sa production de laits infantiles sortis de l'usine, après avoir découvert des salmonelles dans des laits de marque Picot et Milumel.
Après plusieurs semaines de crise, le groupe a procédé à la mi-janvier au retrait total de tous les laits infantiles sortis de l'usine de Craon - pas moins de 12 millions de boîtes -, pour cause de risque de contamination.
Saluant la discrétion de ses équipes, Emmanuel Besnier loue l'engagement de l'ensemble des collaborateurs du groupe, des salariés du site de Craon, principal employeur de la ville, «pendant une période de plusieurs semaines de traitement médiatique, qui a profondément impacté la plupart de nos collaborateurs».
L'épidémie de 2005 avait touché 146 nourrissons, tandis que celle de 2017 en a affecté 37 en France, ainsi qu'un autre en Espagne, et un autre probable en Grèce. Le bilan dépasse donc 200 enfants malades à cause d'une souche unique.