La star de cinéma porno Stormy Daniels peut-elle mettre encore un peu plus dans l'embarras Donald Trump, avec lequel elle affirme avoir eu une liaison alors qu'il était marié? Son avocat annonce des révélations dans un entretien télévisé qui doit être diffusé dimanche soir.
Contrairement à son habitude, la chaîne CBS --qui doit diffuser l'interview dans sa célèbre émission «60 Minutes» à 19 heures (23H00 GMT)-- n'a rien laissé filtrer de son contenu.
Mais l'avocat de Stephanie Clifford, le vrai nom de Stormy Daniels, a posté jeudi une photo sur son compte Twitter montrant un CD ou un DVD dans un coffre, assorti d'un message énigmatique: «Si une image vaut mille mots, combien de mots celle-ci vaut-elle?»
Michael Avenatti y a adjoint le mot-clé #60minutes, laissant entendre que des réponses seraient apportées lors de l'interview de sa cliente.
«Savourez votre dimanche et les jours qui suivront», a-t-il répondu à un internaute qui l'accusait de bluffer.
Une chose est sûre, l'affaire Daniels occupe plus que jamais l'espace médiatique, plus de deux mois après les révélations du Wall Street Journal sur cette liaison et sur les 130.000 dollars versés à la star du porno pour acheter son silence.
Stormy Daniels a toujours soutenu ne pas être à l'origine de ces fuites mais elle a saisi début mars la justice pour qu'elle la libère officiellement de son engagement de confidentialité.
Elle «veut que le public sache la vérité» sur cette «liaison consentie», a expliqué son conseil, au lendemain du dépôt de l'assignation.
Il n'est pas ici question de harcèlement ou d'agression sexuelle, comme dans le cas de plusieurs femmes qui avaient accusé Donald Trump quelques semaines avant le scrutin présidentiel de 2016, mais de réputation et de moralité.
En 2006 et 2007, années durant lesquelles la liaison aurait eu lieu, le promoteur new-yorkais était déjà marié à Melania Trump et père du jeune Barron, né en mars 2006.
Agenda judiciaire chargé
Le président a démenti fermement l'existence d'une relation intime avec l'actrice et réalisatrice de 39 ans, qui a déjà proposé de rembourser les 130.000 dollars touchés en 2016 en échange de son silence.
En revanche, l'un des avocats du milliardaire, Michael Cohen, a admis avoir versé cette somme en précisant avoir puisé dans ses fonds personnels mais sans expliquer les raisons de ce paiement.
«Pourquoi parler? A-t-il été si horrible que ça avec vous? (...) Pourquoi avoir attendu si longtemps? Pourquoi avoir eu une relation sexuelle avec lui?», a demandé samedi une internaute à Stephanie Clifford via Twitter.
«J'ai répondu (à ces questions) dans l'interview, mais je ne sais pas du tout ce qui sera diffusé, bien sûr», a tweeté, en réponse, celle qui a reçu 40 récompenses de l'industrie du porno, selon la biographie publiée sur le site du studio Digital Playground, pour lequel elle travaille aujourd'hui.
Au dossier Stormy Daniels est venu s'ajouter cette semaine celui de Karen McDougal, ancienne «playmate» du magazine Playboy qui a saisi la justice mardi pour, elle aussi, être libérée d'un engagement de confidentialité.
Elle assure avoir eu une liaison de dix mois avec Donald Trump en 2006 et 2007, soit durant la même période que Stormy Daniels.
L'agenda du président s'annonce chargé sur le front judiciaire durant les prochains mois car, outre ces deux affaires, il est confronté à une procédure en diffamation initiée par Summer Zervos, ancienne candidate de l'émission de télé-réalité «The Apprentice» qu'il animait.
Une magistrate new-yorkaise a estimé mardi que rien ne faisait obstacle à ce qu'un président en exercice soit assigné en diffamation, validant la procédure. Summer Zervos affirme que l'ancien promoteur immobilier l'avait caressée et avait tenté de l'embrasser de force en 2007.
Des accusations niées par M. Trump, comme toutes les autres.