Le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), est pour la première fois arrivé en deuxième position dans un sondage, lundi 19 février 2018.
Crédité de 16% d'intentions de vote, la formation d'extrême-droite dépasse en effet les sociaux-démocrates du SPD, tombés à 15,5%, dans la dernière étude de l'institut Insa pour le quotidien Bild. Cela en fait le deuxième parti du pays, derrière la CDU/CSU d'Angela Merkel.
Celle-ci reste, avec 32% des voix, la principale formation politique allemande. «L'Union [chrétienne-démocrate] est actuellement le seul grand parti populaire», a ainsi commenté Hermann Binkert, le directeur de l'institut. Mais l'addition des intentions de vote de la CDU/CSU et du SPD, qui se préparent à former une coalition gouvernementale, n'atteint plus la barre des 50%.
Ce sondage, réalisé entre le 16 et le 19 février auprès d'un échantillon de 2040 personnes, traduit un mouvement de fond observé ces derniers mois dans le pays, qui a vu une lente dégradation du SPD au profit de l'AfD, l'écart se réduisant progressivement entre l'un et l'autre.
Après avoir obtenu 20,5% des voix lors des législatives de septembre, le pire score de leur histoire, les sociaux-démocrates n'ont en effet cessé de perdre des points dans les études d'opinion. De leur côté, les populistes d'extrême droite, qui ont fait pour la première fois leur entrée au parlement avec 13% des suffrages, ont vu leur popularité augmenter.
Ces chiffres pourraient encourager les militants du SPD, qui doivent se prononcer sur le projet de coalition avec la CDU, à voter en faveur d'un gouvernement commun. En effet, à en croire le sondage, de nouvelles élections se solderaient pour eux par un score encore plus catastrophique que celui des dernières législatives.