Donald Trump devait quitter samedi Hawaï, après un bref hommage à Pearl Harbor, pour entamer sa longue tournée en Asie qui s'annonce dominée par la Corée du Nord.
Le Japon sera la première étape de ce voyage qui doit ensuite mener le président américain, jusqu'à mi-novembre, en Corée du Sud, en Chine, au Vietnam et aux Philippines. A Manille, il doit participer au sommet de l'Asie orientale avec les grandes puissances régionales (Chine, Japon, Corée du Sud, Australie, Russie).
A Hawaï, Donald Trump et son épouse Melania ont lancé des pétales de fleurs dans les eaux de l'USS Arizona Memorial, qui rend hommage aux centaines de militaires américains tués lors de l'attaque surprise par les Japonais en 1941, qui allait marquer l'entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Ils ont assisté au dépôt d'une couronne de fleurs devant le monument portant le noms des victimes. Le président Trump a aussi rencontré les chefs du commandement américain dans le Pacifique pour discuter des problèmes de sécurité dans la région.
Un voyage «couronné de succès»
Dans un bref commentaire aux journalistes, il s'était dit enthousiaste à l'idée de ce voyage «très spécial» à Pearl Harbor. «J'ai lu sur ce sujet, j'en ai entendu parler, je l'ai étudié, mais je ne l'ai jamais vu», avait-il lancé. Et maintenant, l'Asie, pour sa première tournée dans la région depuis son élection il y a un an. «Je pense que le voyage sera couronné de succès», a-t-il dit vendredi juste avant son départ de la Maison Blanche. «Nous allons parler d'échanges commerciaux et nous allons parler bien sûr de Corée du Nord. Il y a beaucoup de bonne volonté sur ce dossier.»
Pyongyang exclut toute négociation
L'un des objectifs centraux de ce déplacement, le plus long d'un président américain dans la région depuis un quart de siècle, est de renforcer la détermination internationale pour «isoler le régime nord-coréen», a souligné le général H.R. McMaster, son conseiller à la sécurité nationale. La Corée du Nord a mené son premier essai atomique en 2006 et a fait des progrès considérables depuis l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un fin 2011, qui a supervisé quatre tests nucléaires et de multiples tirs de missiles.
Ces derniers mois, la tension est encore fortement montée entre Washington et Pyongyang, alimentée par le plus puissant essai nucléaire nord-coréen à ce jour et des tirs de missiles au-dessus du Japon mais aussi par une escalade verbale. Donald Trump a menacé de «détruire totalement» la Corée du Nord en cas d'attaque nord-coréenne, avant d'être traité par Kim Jong-Un de «gâteux américain mentalement dérangé». En Corée du Sud, où le président américain doit s'exprimer devant l'Assemblée nationale, l'inquiétude est grande que cette visite n'aggrave la situation s'il ne bride pas sa rhétorique musclée.
Le président américain entend aussi continuer à mettre la pression sur son homologue chinois Xi Jinping pour que Pékin redouble d'efforts en vue de convaincre Pyongyang de renoncer à ses ambitions nucléaires.
Mais avant même l'atterrissage d'Air Force One en Asie, la Corée du Nord a exclu toute négociation. Washington doit se défaire de «l'idée absurde» que Pyongyang cèdera devant les sanctions internationales, a averti samedi l'agence officielle KCNA, assurant que le pays était arrivé à «l'ultime étape de la dissuasion nucléaire».
Nombre de questions demeurent par ailleurs sur le message que M. Trump délivrera sur le front économique. Son retrait abrupt de l'accord de libre-échange Asie-Pacifique (TPP), conçu comme un contrepoids à l'influence grandissante de la Chine, a désarçonné nombre de pays signataires, Japon en tête. Mais après avoir promis en campagne de s'attaquer à l'excédent commercial chinois, il s'est montré jusqu'ici relativement prudent sur ce thème et le ton qu'il adoptera avec Xi Jinping, tout juste reconduit pour cinq ans à la tête du pays le plus peuplé au monde, sera aussi scruté avec attention.