La guérilla des Farc a inclus 25 barons de la drogue emprisonnés en Colombie, et dont les Etats-Unis demandent l'extradition, sur sa liste de bénéficiaires de l'accord de paix signé avec le gouvernement, a assuré dimanche un quotidien local.
Les noms de ces trafiquants, dont cinq sont étrangers, figurent sur la liste de ceux de plus de 14.000 ex-rebelles remise par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) afin qu'ils bénéficient de certains avantages, dont des subventions et un traitement juridique spécial écartant toute extradition, a écrit El Tiempo.
Ce journal précise que les autorités enquêtent pour savoir si l'état-major des Farc, désarmées et aujourd'hui reconverties en parti politique légal, a reçu de l'argent pour les faire figurer dans ce registre.
«Le membre des Farc qui se prêterait à des négociations illégales, afin d'inclure des narcotrafiquants ou des personnes qui n'appartiennent pas à l'organisation, perdrait tous les avantages», a expliqué le haut-commissaire pour la paix, Rodrigo Rivera, cité par El Tiempo.
La fin de 53 ans de confrontation
Selon M. Rivera, les services de renseignement et le parquet vérifient ces données transmises au gouvernement par les rebelles. «Si on nous informe qu'ils ne sont pas des Farc, ils seront rayés de la liste», a-t-il précisé.
Une source au sein des Farc a fait savoir à l'AFP qu'il n'y aurait pas de déclarations de l'ex-guérilla pour le moment sur cette affaire.
La plus puissante guérilla du continent américain et le gouvernement ont signé en novembre un accord de paix pour clore plus de 53 ans de confrontation armée. La rébellion, apparue en 1964 et qui a fini de déposer les armes mi-août, puis a lancé son parti le 1er septembre, a contrôlé pendant des décennies des zones dans lesquelles la culture des feuilles de coca, ingrédient de base de la cocaïne, était florissante.