La tête rasée de frais conformément au règlement de l'administration pénitentiaire hongkongaise, le leader étudiant Joshua Wong a de nouveau comparu mardi devant la justice pour répondre de chefs relatifs à l'immense mouvement prodémocratie de l'automne 2014.
Joshua Wong, Nathan Law et Alex Chow avaient été condamnés la semaine dernière en appel à des peines de six, huit et sept mois d'emprisonnement pour leur rôle dans un rassemblement précurseur au mouvement dit des «parapluies».
Pendant plus de deux mois, des centaines de milliers de Hongkongais avaient alors paralysé des quartiers entiers de la mégapole pour réclamer l'instauration d'un véritable suffrage universel dans l'ex-colonie britannique repassée en 1997 sous tutelle chinoise. Mais Pékin n'avait pas reculé d'un pouce.
La condamnation des trois jeunes gens a été qualifiée de «persécution politique» par les défenseurs des droits qui estiment que l'indépendance de la justice a été compromise sous la pression de Pékin.
Cette fois-ci, Joshua Wong, 20 ans, qui était devenu le visage de la «révolte des parapluies», comparaissait pour outrage à magistrat.
Avec 19 autres militants, il est accusé devant la Haute cour d'avoir violé une ordonnance judiciaire exigeant l'évacuation d'un campement érigé par les protestataires dans le quartier de Mong Kok, théâtre des heurts les plus violents survenus pendant la révolte.
Le parquet a accusé les prévenus d'avoir empêché «une bonne administration de la justice». Leurs partisans étaient rassemblés en masse devant le tribunal et dans la salle d'audience.
D'après les termes de l'accord sino-britannique sur la rétrocession, Hong Kong jouit de libertés inconnues ailleurs en Chine continentale, en vertu du principe «Un pays, deux systèmes», en théorie jusqu'en 2047.
Beaucoup ont cependant le sentiment que ces libertés s'érodent et redoutent que Pékin soit en train de renier cet accord.
Dans l'affaire qui leur vaut désormais d'être détenus, Joshua Wong, Nathan Law et Alex Chow, avaient été condamnés en première instance à des travaux d'intérêt général ou du sursis. Mais le ministère de la Justice avait fait appel.
Le gouvernement aligné sur Pékin a démenti toute ingérence politique.