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Tensions à Jérusalem : l'ONU se réunit en urgence ce lundi

Depuis l'installation des portiques de sécurité autour de l'esplanade des Mosquées, les violences ont été quotidiennes.[ABBAS MOMANI / AFP]

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit lundi pour discuter des violences meurtrières entre Israéliens et Palestiniens après l'installation de nouvelles mesures de sécurité aux entrées de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.

Cette réunion, qui se tient en urgence à la demande de la France, de la Suède et de l'Egypte, doit examiner «la façon dont les appels à la désescalade peuvent être soutenus», a déclaré samedi l'ambassadeur suédois à l'ONU Carl Skau.

Israël est sous pression après la flambée de violence qui a suivi les nouvelles mesures de sécurité autour de l'esplanade des Mosquées suscite l'inquiétude sur le risque d'un débordement au-delà des Territoires palestiniens.

Fusillade à l'ambassade d'Israël en Jordanie

En Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans de Jérusalem, une fusillade dans l'ambassade d'Israël a fait dimanche deux morts jordaniens et un blessé israélien. «La Sûreté générale a été informée d'une fusillade dans un bâtiment d'habitation dans l'enceinte de l'ambassade israélienne», a indiqué la Sûreté générale jordanienne. «Deux Jordaniens ont été tués par des coups de feu et un Israélien grièvement blessé lors d'un incident à l'intérieur de l'ambassade», a ensuite déclaré à l'AFP une source des services de sécurité jordaniens.

On ignore si la fusillade était liée aux tensions autour de l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam. Israël n'a pas réagi immédiatement.

Les autorités israéliennes ont installé des détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade des Mosquées deux jours après l'assassinat de deux policiers israéliens par des Arabes israéliens le 14 juillet aux abords du site.

Les Palestiniens craignent qu'Israël ne cherche à remettre en cause le statu quo en vigueur depuis plusieurs décennies sur ce site ultra-sensible.

Les entrées de l'esplanade sont contrôlées par Israël. Le site est aussi le lieu le plus sacré pour les juifs, qui l'appellent Mont du Temple. Les musulmans peuvent y accéder à toute heure. Les juifs ne peuvent y pénétrer qu'à certaines heures et n'ont pas le droit d'y prier.

Violences quotidiennes

Les autorités israéliennes assurent qu'elles n'ont pas l'intention de modifier ces règles tacites. Depuis l'installation des portiques de sécurité, les Palestiniens ont boycotté le site, priant en dehors, et les violences ont été quotidiennes.

Elles ont culminé vendredi à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupés, après la grande prière hebdomadaire des musulmans, quand trois Palestiniens et trois Israéliens ont été tués. Deux autres Palestiniens sont morts samedi dans des heurts.

A la suite de ces tensions, le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé vendredi le gel des contacts avec Israël. Dans des déclarations dimanche à Ramallah (Cisjordanie), siège de l'Autorité palestinienne, il a évoqué la suspension de la coopération sécuritaire avec Israël. «Ils (les Israéliens) seront les grands perdants, car nous jouons un rôle important pour assurer notre sécurité et la leur. Si Israël souhaite la reprise de la coordination sécuritaire, il doit revenir sur ses décisions», a prévenu le président palestinien.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réuni dimanche soir son cabinet de sécurité pour examiner la situation.

Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abou Gheit, a accusé Israël de «jouer avec le feu» et accusé d'«aventurisme» son gouvernement qui veut selon lui provoquer une «grave crise avec le monde arabe et musulman».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proclamé dimanche que «personne ne pouvait attendre du monde musulman qu'il ne réagisse pas face aux restrictions imposées au Noble sanctuaire (l'esplanade des Mosquées, ndlr) et aux offenses faites à l'honneur des musulmans».

Le pape François est aussi intervenu. «Je suis avec une vive inquiétude les graves tensions», a-t-il déclaré en appelant «à la modération et au dialogue».

Le Quartette pour le Moyen-Orient (Union européenne, ONU, Etats-Unis, Russie) a appelé à «une retenue maximale».

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