Obtenir le passeport suisse est un véritable chemin de croix, et depuis l’échec d’une résidente qui y a passé la totalité de son existence, le pays se pose la question de la pertinence du test de naturalisation.
Funda Yilmaz, 25 ans, est née en Suisse de parents turcs et exerce le métier de dessinatrice. Sous les conseils de son fiancé suisse, la jeune femme avait décidé d’acquérir la nationalité pour pouvoir voter lors des référendums, rapporte le Guardian.
Mais sa maîtrise parfaite du dialecte local et ses résultats excellents au test écrit n’ont pas suffit à convaincre le jury de la municipalité de Buchs, qui, après deux entretiens de quatre-vingt-douze questions, a jugé à vingt voix contre douze, que la jeune femme ne méritait pas la nationalité suisse.
Le jury a justifié ce refus en arguant que Funda Yilmaz «vi[vait] dans son petit monde et ne montr[ait] aucune envie d’entamer un dialogue avec la Suisse et sa population». Ils ont également déploré le fait que la candidate ne connaisse pas le système de recyclage municipal, et était incapable de nommer une épicerie de proximité.
Des questions jugées aléatoires
D'autres membres du jury ont également avancé que cette décision venait de la méconnaissance de Funda Yilmaz en matière de sport suisse, car elle ne connaissait ni le hornuss (jeu suisse qui se situe entre le golf et le hockey), ni les règles de la lutte suisse.
Les questions «Aimez-vous la randonnée ?», «Préférez-vous visiter la ville de Genève ou la région autour du lac de Genève ?» et «Quels sports pratiquez-vous ?» faisaient également partie du test de naturalisation.
Ce refus, suite à une série de questions aléatoires, a été vertement critiqué, notamment depuis que l’hebdomadaire Schweizer Illustrierte a publié le contenu des entretiens. La jeune femme a quant à elle déposé un recours.
Ce n’est pas la première fois qu’un candidat échoue lors de cette procédure, parfois pour des motifs improbables. En 2016, la municipalité de Bubendorf avait d’ailleurs refusé de naturaliser une famille originaire du Kosovo parce que les quatre membres se promenaient trop souvent en survêtement.