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Philippines : les islamistes en fuite, les otages sains et saufs

Une vingtaine d'habitants des maisons alentour ont été pris en otage, mais aucun élève[TED ALJIBE / PA/AFP]

Les combattants islamistes qui avaient pris des otages mercredi dans une école du sud des Philippines ont pris la fuite et les 31 otages sont sains et saufs, a indiqué un porte-parole de l'armée.

«Tout est fini, tous les otages ont été retrouvés, personne n'a été blessé», a indiqué le porte-parole de l'armée philippine Restituto Padilla. Un représentant des forces armées sur place a fourni les mêmes informations. 

Des islamistes avaient occupé une école primaire et pris des otages mercredi dans le sud des Philippines, non loin d'une ville où de violents combats opposent depuis un mois les forces de l'archipel à des jihadistes ayant prêté allégeance à Daesh.

Des marines philippins, le 19 juin 2017 à Marawi lors d'une offensive contre des jihadistes [Ted ALJIBE / AFP]
Des marines philippins, le 19 juin 2017 à Marawi lors d'une offensive contre des jihadistes. [Ted ALJIBE / AFP]

Initialement, une centaine d'hommes armés avaient attaqué à l'aube un poste militaire mal défendu avant que la majorité d'entre eux ne se replient. Mais une trentaine avaient ensuite pris le contrôle de l'école, se servant de civils comme boucliers humains, selon l'armée

Restituto Padilla avait expliqué auparavant que les attaquants appartenaient aux Bangsamoro Islamic Freedom Fighters (Biff), faction dissidente du Front Moro islamique de libération (Milf). Le Milf est le principal groupe rebelle musulman des Philippines avec lequel le gouvernement a lancé des négociations de paix. Le Biff est l'un des quatre groupes armés actifs dans le sud des Philippines qui se revendiquent de Daesh, selon des experts.

Desserrer l'étau sur Marawi

La police locale avait avancé que le Biff avait peut-être voulu faire diversion et desserrer l'étau sur les islamistes de Marawi. D'après M. Padilla, les islamistes ont attaqué le poste militaire au lever du jour, échangé des tirs avec les soldats avant de battre en retraite, tactique habituelle des combattants du Biff. «C'est déjà résolu. L'ennemi s'est replié, il a échoué», avait-il dit en fin de matinée, ajoutant que les militaires traquaient désormais les islamistes.

Mais quelques heures après, le capitaine Encinas a fait état de la prise d'otages dans l'école primaire, M. Padilla confirmant cette information à la télévision. Les deux militaires ont fait état d'affrontements sporadiques tout au long de la journée dans les environs du village, qui est entouré de marais, de montagnes et de terres agricoles.

L'armée philippine attaquée [Gal ROMA / AFP]
 

La maire de Pigkawayan Eliseo Garsesa a estimé que 200 islamistes avaient pris part à l'opération initiale. Le sud à majorité musulman de l'archipel philippin, par ailleurs largement catholique, est le théâtre depuis plus de 40 ans d'une rébellion musulmane qui milite pour l'indépendance ou l'autonomie. Le conflit a fait plus de 120.000 morts.

Si les principales organisations musulmanes ont engagé des négociations de paix, voire signé des accords, de plus petits mouvements comme le Biff ont continué le combat. Le président Rodrigo Duterte a décrété la loi martiale sur l'ensemble de Mindanao peu après le début le 23 mai de la mise à sac de Marawi où les bannières noires de Daesh ont été brandies.

Les forces philippines, qui peuvent compter sur l'appui de forces américaines non-combattantes, notamment dans des tâches de surveillance aérienne, ne sont toujours pas parvenues à venir à bout de ces affrontements. Les combats ont fait des centaines de morts et Marawi est en grande partie détruite.

Les jihadistes appartiennent vraisemblablement au groupe des frères Maute et à Abou Sayyaf, deux mouvements qui ont aussi prêté allégeance à Daesh. L'armée affirme que des combattants étrangers venant notamment de Tchétchénie, d'Indonésie ou de Malaisie ont rejoint les rangs des islamistes. Daesh, qui perd du terrain en Irak et en Syrie, ambitionne de décréter un califat dans le Sud-Est asiatique.

En 2008, le Biff avait été accusé d'avoir attaqué au moins neuf localités de Mindanao. Ces attaques avaient fait environ 400 morts tandis que 600.000 personnes avaient dû fuir.

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