Se fondre dans le décor. Des Chrétiens de Marawi, aux Philippines, fuient l'avancée de jihadistes locaux, affiliés à Daesh, en revêtant des hijabs donnés par des musulmans.
Selon The Independent, ils seraient ainsi environ une centaine d'hommes et de femmes à s'être échappés de cette façon à pied quand une poignée d'autres aurait même décidé de fuir à la nage à travers l'immense lac Lanao, terrifiés.
Mais, d'après le quotidien britannique, ils seraient encore près de 1.500 à être pris au piège des combats. Cette ville du sud, la principale métropole musulmane des Philippines catholiques, est en effet assiégée par le Maute, une organisation jihadiste se désignant également sous le nom d'Etat islamique de Lanao, depuis le 23 mai dernier, laquelle est appuyée par d'autres groupes terroristes comme Abou Sayyaf.
Ce sont des médecins, qui, les premiers, ont raconté comment, au milieu du chaos, cette ingénieuse solidarité est née. Ce sont également eux qui ont relayé auprès des médias les témoignages selon lesquels des civils, dont des enfants, sont utilisés comme boucliers humains ou encore comment la famine fait rage.
«Certains ont commencé à manger du carton»
A ce sujet, la situation serait à ce point préoccupante que des civils auraient même «commencé à manger leurs couvertures et des boites en carton», précise Zia Alonto Adiong, un homme politique local en charge des secours et des opérations de sauvetage.
#News Muslims lend Christians hijabs to help them escape Isis in disguise https://t.co/PrtlGsMxcT #TCOT pic.twitter.com/MqQNd6IlNd
— The Briefing Room (@Briefing__Room) 18 juin 2017
D'après ses estimations, les combats auraient déjà fait 290 morts, dont 205 jihadistes, 58 militaires et 26 civils. Mais le bilan pourrait être beaucoup plus lourd, «On rapporte qu'au moins 100 cadavres jonchent le sol autour du champ de bataille», ajoute-t-il.
Un responsable militaire, le brigadier Restituto Padilla, a quant à lui confirmé, lors d'une conférence de presse, que des militaires américains étaient bien stationnés à proximité de Marawi mais qu'ils n'étaient pas autorisés à se battre.
«Ils sont autorisés à porter des fusils uniquement pour se défendre, ils ne fournissent que des équipements à nos troupes ainsi que des renseignements», a-t-il dit alors que le président philippin, Rodrigo Duterte a placé toute la région sous la loi martiale.