Un avion de l'armée syrienne a été abattu dimanche par la coalition internationale dirigée par Washington dans la province de Raqa (nord).
Moscou a dénoncé ce qu’il considère comme étant un «acte d’agression». «Si ce n'est pas un acte d'agression, qu'est-ce que c'est alors?», a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par l'agence officielle TASS, en accusant Washington d' «aider les terroristes» en Syrie.
Moscou accuse également Washington de n'avoir pas «prévenu» l'armée russe qu'elle allait abattre cet avion. L'incident avait été rapporté par l'armée syrienne, puis a été confirmé par Washington. «A 18H43 (17H43 GMT), un avion syrien de type SU-22 a largué des bombes près de combattants soutenus par la coalition au sud de Tabqa, et en vertu de nos règles d'engagement et de la légitime défense qui prévaut au sein de la coalition (anti-Daesh), il a été immédiatement abattu par un avion américain F/A-18E Super Hornet», a affirmé le commandement de la coalition dans un communiqué.
Dans la foulée, la Russie a annoncé qu'elle suspendait sa coopération avec Washington sur la suspension des incidents aériens. Et l'armée russe a annoncé que désormais, tous les avions de la coalition internationale volant à l'ouest de l'Euphrate «seront suivis» et «considérés comme des cibles» par la défense anti-aérienne et l'aviation russes en Syrie.
Cet incident constitue une escalade alors que les troupes syriennes se trouvent à la lisière de zones de contrôle de forces soutenues par les Américains dans le nord et le sud de la Syrie.
Après avoir largement avancé dans le nord, notamment avec la conquête d'Alep, le régime syrien progresse depuis mai dans le centre et le sud du pays, et se dirige dorénavant vers l'est.
Il a chassé Deash de plusieurs zones dans la Badiya (désert) et atteint le 9 juin la frontière irakienne, encerclant quasiment des rebelles soutenus par Washington et basés au poste-frontière d'Al-Tanaf.