Ils passaient leurs journées au bout du fil. Trois Chinois ont été arrêtés dimanche dernier en Thaïlande, soupçonnés de diriger une «ferme à clics» qui générait du trafic sur les réseaux sociaux chinois pour doper les ventes.
Le trio a été arrêté dimanche près de la frontière cambodgienne, dans une maison où plus de 500 téléphones étaient branchés à un ordinateur. Au total, quelque 400.000 cartes SIM, 9 ordinateurs et 21 lecteurs de carte ont également été retrouvés sur place.
Selon la police, les suspects avaient été engagés par des entreprises chinoises pour «liker» – sous couvert de faux comptes – des produits, tels que des plantes médicinales, des bonbons et une compagnie de voyage. En premier lieu, sur WeChat, le plus grand réseau social de Thaïlande avec 880 millions d'utilisateurs actifs par mois. Un business lucratif qui leur rapportait près de 4.000 euros mensuels, selon le journal L'ADN.
Arrêtés pour contrebande de marchandises et permis de travail frauduleux, les compères ont fini par attirer l'attention de la police, car ils ne sortaient que rarement du bâtiment et ne parlaient à personne. Ils ont été placés en détention provisoire.
Les géants du Web sous pression
Dans ces «fermes à clics», lieux bien souvent tenus secrets, des travailleurs passent leurs journées à gonfler la popularité d'un individu ou d'une entreprise contre rénumération. L'Inde et les Philippines sont connus pour abriter ce genre d'endroits qui permet de générer du trafic ainsi des revenus publicitaires supplémentaires pour le site fraudeur.
Sur cette question, les géants du Web sont d'ailleurs sommés de modifier leurs algorithmes, qui laissent trop de place aux trafics générés par des robots ou dans les «fermes à clics». Mais si Google et Facebook ont certes pris des mesures ces derniers mois pour freiner la propagation des fausses nouvelles et de la désinformation, il est bien plus délicat de lutter contre ce faux trafic.