De Bercy à Alain Juppé en passant par l’émission Envoyé Spécial ou encore l’Académie de Rennes : de nombreux comptes Twitter ont été victimes mercredi 15 mars d'actes de piratage mettant en avant un message pro-Erdogan évoquant le référendum constitutionnel du 16 avril en Turquie.
Le message, identique sur tous les comptes touchés, comprenait un drapeau truc, une vidéo YouTube et un message en langue turque («Ne forcez pas la patience de la Turquie»). Dans le message, deux hashtags #Nazialmanya et #Nazihollanda laissent peu de doute sur les motivations des hackers même s'ils n'expliquent pas pourquoi des médias américains ou français ont été visés. En effet, la Turquie est actuellement confrontée à une crise diplomatique avec les Pays-Bas et l’Allemagne, depuis que ces deux pays ont annulé des meetings des partisans du président populiste actuellement au pouvoir, en vue d’un prochain référendum constitutionnel.
Le message a été diffusé vers 7h45. La situation est revenue à la normale au bout d’une vingtaine de minutes sur la majorité des comptes. Mais les effets du piratage étaient toujours visibles à 8h30 sur le compte d’Envoyé Spécial. Parmi les centaines de comptes piratés, signalons également ceux d'Amnesty International, du Téléthon, de Jacques Toubon, de KTO TV ou encore de l’UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels) et d'AlloCiné.
Twitter a confirmé le piratage en l'imputant à une application tierce. «Nous avons rapidement localisé la source qui était limitée à une application tierce», a expliqué un porte-parole du réseau social, précisant que les autorisations accordées à cette application avaient été «immédiatement retirées». L'application Twitter Counter a reconnu avoir été victime d'un piratage.
A lire aussi : Vidéo : en Turquie, Marcel Desailly chante pendant le coup d'Etat
La crise a grimpé d’un cran supplémentaire samedi 11 mars lorsque le ministre turc des Affaires Etrangères et celui de la Famille ont été reconduits à la frontière néerlandaise alors qu’ils venaient participer au rassemblement de la diaspora turque des Pays-Bas. «Je pensais que le nazisme était mort, j’avais tort. Le nazisme est encore très répandu en Occident. L’Occident a montré son vrai visage.», avait réagi Erdogan dimanche 12 mars. Coïncidence ou pas, c’est aujourd’hui que se déroule le premier tour des élections législatives aux Pays-Bas.