Conséquence directe du réchauffement climatique, des tapis de mousse à la croissance exponentielle commencent à envahir le Nord de la péninsule Antarctique.
«Les gens pensent, à raison, que l’Antarctique est un lieu relativement gelé, mais nos recherches montrent que certaines régions sont vertes, et vont probablement devenir de plus en plus vertes», a affirmé Matthew Amesbury, un scientifique de l’Université d’Exeter au Royaume-Uni, au Washington Post. «Même les écosystèmes les plus reculés, que l’on pense préservés de l’espèce humaine, montrent des effets du changement climatique provoqué par l’Homme», a-t-il ajouté.
L’étude, publiée jeudi dans la revue Current Biology, a été menée par des chercheurs de l’Université de Cambridge, de l'Université de Durham et de la British Antarctic Survey. Le groupe a découvert deux espèces de mousse dont la croissance s’est considérablement accélérée : ces plantes, qui poussaient auparavant d’un millimètre par an sur le sol gelé partiellement fondu en été, accroissent désormais de 3 millimètres en moyenne par année. Les couches de végétation se succèdent, créant ainsi un tapis plus épais et résistant grâce à une température plus douce.
Selon les notes des chercheurs, «ces changements, combinés à une augmentation des zones où la glace a disparu à cause du recul des glaciers, entraînera des altérations à grande échelle sur le fonctionnement biologique, l’apparence, et le paysage de la péninsule Antarctique pendant le 21e siècle et bien après».
Moins de 1% de la surface de l’Antarctique est actuellement couverte de végétation, un changement minime comparé aux larges étendues de mousses qui prolifèrent actuellement en Arctique.