Les Etats-Unis ont bombardé jeudi un convoi lié au régime syrien près de la frontière jordanienne, jugé menaçant pour des forces de la coalition contre Daesh, a indiqué le Pentagone.
«La coalition a frappé des forces pro-régime (...) qui posaient une menace pour des forces américaines et des forces alliées (syriennes) à At Tanf» près de la frontière jordanienne, a déclaré le colonel Ryan Dillon, un porte-parole militaire de la coalition en Irak. Un autre responsable américain a précisé à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, que les forces pro-régime frappées étaient «probablement» des milices chiites, sans être plus précis sur leur identité.
Un porte-parole du Haut Comité des Négociations (HCN) de l'opposition syrienne a laissé entendre que le bombardement avait frappé des milices soutenues par l'Iran. «L'Iran et ses milices ont maintenu Assad au pouvoir. Elles ne peuvent être autorisée à faire la guerre sur notre sol avec impunité», a déclaré Yehya al-Aridi.
Le régime de Damas n'a pas confirmé dans l'immédiat la frappe américaine. Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a assuré que les Etats-Unis ne cherchaient pas à «augmenter leur rôle» dans la guerre civile mais défendraient leurs troupes si elles sont menacées.
La ville d'At Tanf est utilisée par des forces spéciales américaines et britanniques pour entrainer des rebelles syriens qui se battent contre Daesh.
Tentative de dissuasion
La coalition a tenté de dissuader le convoi de continuer sa progression, selon plusieurs responsables américains. Elle a utilisé notamment la ligne de communication spéciale mise en place avec la Russie, alliée du régime syrien, pour éviter les incidents entre avions russes et avions de la coalition dans le ciel de la Syrie. Il y a eu des «tentatives apparentes de la Russie» pour dissuader les forces bombardées de se diriger vers At Tanf, a indiqué le colonel Dillon.
La coalition a aussi envoyé des avions effectuer des tirs d'avertissement avant de procéder aux frappes, a-t-il précisé. Selon le responsable de la défense anonyme, les véhicules bombardés comprenaient notamment un char et un bulldozer.
Un «incident ponctuel»
Pour les responsables américains, il s'agit d'un incident ponctuel, qui n'annonce pas de changement dans la stratégie de la coalition qui ne combat que les jihadistes en Syrie. Les Etats-Unis et la coalition ne bombardent pas les forces liées au régime syrien, à l'exception du bombardement de la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate début avril par les Etats-Unis dans la foulée d'une attaque chimique imputée à Damas.