Le président américain Donald Trump a déclaré mercredi qu'il était «temps de mettre fin à cette guerre civile brutale» en Syrie, où les Etats-Unis ont frappé pour la première fois le régime après une attaque chimique imputée à Bachar al-Assad.
«Il est temps de mettre fin à cette guerre civile brutale, de vaincre les terroristes et de permettre aux réfugiés de revenir chez eux», a déclaré Donald Trump lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, au côté du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. «Nous devons travailler ensemble pour résoudre la catastrophe qui a lieu actuellement en Syrie», a-t-il encore dit en remerciant les pays de l'Alliance transatlantique pour leur condamnation de l'attaque chimique du 4 avril à Khan Cheikhoun, petite ville de la province rebelle d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), qui a fait 87 morts dont des dizaines d'enfants.
Donald Trump a qualifié de «boucher» le président syrien Bachar al-Assad accusé par les pays occidentaux d'avoir été l'instigateur de cette attaque. «Des jeunes enfants qui meurent. Des bébés qui meurent. Des pères qui tiennent leurs enfants morts dans leurs bras. Des enfants morts. Il n'y a pas pire à voir et ça ne devrait pas être permis. C'est un boucher. C'est un boucher. C'est pourquoi nous devions faire quelque chose à cet égard», a déclaré Donald Trump.
Tillerson à Moscou
Le dirigeant américain a émis l'hypothèse que la Russie, alliée du régime de Damas, pouvait être au courant de l'attaque chimique, sans pour autant tirer de conclusion. «C'est certainement possible, c'est hautement improbable, et je sais qu'ils enquêtent à ce propos actuellement. J'aimerais pouvoir dire qu'ils (les Russes, NDLR) ne savaient pas, mais ils ont pu certainement savoir. Ils étaient là-bas», a déclaré Donald Trump, en précisant que le Pentagone se penchait sur cette question.
Juste avant la conférence de presse, la Russie a posé son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité réclamant une enquête sur l'attaque chimique, bloquant pour la huitième fois toute action de l'ONU contre son allié syrien. L'attaque chimique était aussi au centre d'entretiens mercredi à Moscou entre le ministre américain des Affaires étrangères Rex Tillerson avec son homologue russe Sergueï Lavrov et le président russe Vladimir Poutine.
Les responsables de la diplomatie des deux puissances se sont dits prêts à surmonter leur «faible niveau de confiance» pour combattre notamment le «terrorisme», mais ils ont surtout exposé leurs désaccords sur la responsabilité du régime syrien dans l'attaque chimique de Khan Cheikhoun et l'avenir de Bachar al-Assad. Rex Tillerson a prôné le départ «organisé» du président syrien tandis que son homologue russe insistait sur les chaos provoqués par des départs de «dictateurs».