Une mannequin roumaine de 18 ans, Alexandra Khefren, a mis sa virginité aux enchères par l’intermédiaire d’un site d’«escorts».
Les enchères, débutées il y a 6 mois, se sont achevées la semaine dernière avec une offre de 2,3 millions émanant d’un «homme d’affaires de Hong-Kong», dont ni le nom ni la nationalité ne sont connus. Cette enchère, proposée sur le site de l’agence allemande «Cinderella Escort», Alexandra Khefren l’avait justifiée lors d’un passage à l’émission This Morning, sur la chaîne britannique ITV en novembre 2016. À l’époque, la jeune femme expliquait avoir eu cette idée «pour la première fois à 15 ans, quand j’ai vu le film Proposition indécente». Elle justifie ce choix en estimant que «d’autres filles donnent leur première fois à leurs copains qui les quitteront peut-être plus tard».
Si la jeune mannequin semble avoir des idées claires sur la façon d’utiliser cette somme, elle souhaite financer «des études de marketing et de business à Oxford et une maison pour mes parents», elle avoue ne pas avoir envisagé le risque sanitaire : «je n’y ai pas pensé. Je ne sais rien sur les relations sexuelles».
Un cas loin d'être isolé
Cette enchère ne devrait pas être la dernière. Sur le site de l’agence, d’autres jeunes femmes suivent l’exemple d’Alexandra Khefren. La législation le permet puisque l’Allemagne s’est doté, en janvier 2002, d’une loi renforçant les droits des prostituées. Si le proxénétisme est lui toujours prohibé, les sites comme celui de cette agence échappent à la législation.
Contacté par Libération, le site se vante de ce succès et assure avoir reçu pas moins de 400 propositions de jeunes femmes souhaitant mettre en vente leur virginité. Si la candidature est acceptée, le site annonce prendre 20% de commission pour les frais généraux. Se croyant probablement rassurant, le site assurait alors au journal français faire passer un test aux candidates et déclarait refuser «les femmes qui sont encore jeunes dans leur tête». Par la suite un examen médical est pratiqué dans le but de s’assurer de la virginité de la jeune vendeuse.
«L’Allemagne, un territoire pour la traite des êtres humains»,
Si les associations féministes estiment que des adultes responsables «doivent pouvoir prendre cette décision», elles s’étonnent de la somme. Par ailleurs, la législation sur la prostitution en place en Allemagne, si elle a des effets positifs en réduisant notamment les risques sanitaires (obligation de l’usage du préservatif, accès à la sécurité sociale), «a fait de l’Allemagne un territoire pour la traite des êtres humains», selon Sabine Constabel, assistante sociale et présidente de l’association Sisters, citée par Libération. De fait, depuis l’an dernier une loi oblige les travailleuses du sexe à s’inscrire administrativement. Une réglementation qui précipite certaines d’entre elles qui souhaitent préserver leur anonymat dans l’illégalité.
Alexandra Khefren, quant à elle, se déclare «très heureuse de sa décision» et préfère retenir la somme, «un rêve devenu réalité» à ses yeux. Il faut dire qu’en Novembre dernier, elle considérait «qu’un homme prêt à dépenser autant d’argent est un homme bien».