Le réseau social Twitter a porté plainte jeudi 6 avril contre le gouvernement américain, après que ce dernier lui a demandé des informations sur un compte anti-Trump.
Agacé par un compte pro-immigration, le gouvernement américain a demandé au site de lui fournir des informations sur cet utilisateur. Mais Twitter, toujours aussi pointilleux en matière de confidentialité, a refusé et porté plainte. Selon le site de microblogging, une telle requête serait illégale, puisqu'elle violerait «les droits liés au Premier amendemant de Twitter et de ses utilisateurs».
To the NEW MAGA FOLKS: we never advocated for illegal immigration, we advocate for due process for anyone human! It is a right!
— ALT Immigration (@ALT_uscis) April 7, 2017
Le compte en question est «ALT Immigration», qui, dans sa «bio», fait appel à la «la résistance de l'immigration» et affirme ne pas partager les opinions du département de la sécurité intérieur américain, ni des services de citoyenneté et d'immigration. Le ton est donné.
Contre la liberté d'expression
Dans sa plainte, le réseau explique que «la liberté d'expression accordée à Twitter et à ses utilisateurs par le Premier amendement de la Constitution inclut le droit de disséminer ce genre de discours politique anonymement ou sous pseudonyme». L'amendement dont parle ici Twitter est très cher aux yeux du peuple américain : il s'agit de celui protégeant la liberté d'expression et celle de la presse.
BREAKING: Twitter sues U.S. government over demand for records of anti-Trump account - court papers
— Reuters Tech News (@ReutersTech) April 6, 2017
Selon Twitter, le gouvernement n'aurait, légalement parlant, aucune raison de demander les informations de @ALT_uscis : «Les défendeurs n'ont même pas essayé de remplir cette exigence», peut-on lire dans la plainte.
Twitter et la confidentialité
Comme le rappelle Mashable, Twitter a déjà, par le passé, porté plainte afin de préserver les informations de ses utilisateurs. Le parquet de Manhattan avait par exemple, en 2014, souhaité faire comparaître un compte anonyme, @BicycleLobby, qui tweetait de fausses informations sur le lobby du vélo à New-York. Ces informations avaient été reprises par les médias américains, mais Twitter n'avait pas flanché : l'identité de l'utilisateur avait été préservée.
Twitter avait également refusé, en 2013, de collaborer avec le gouvernement américain sur la transmission des données, malgré des mois de négociation. Cette requête des Etats-Unis était survenue après la publication de documents de la NSA par Edward Snowden. En 2014, le réseau ne s'engageait pas à envoyer des données au gouvernement, alors que de grands noms comme Google, Facebook, Yahoo, LinkedIn et Microsoft, signaient cet accord.