Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté mardi un projet de résolution au Conseil de sécurité, condamnant l'attaque chimique en Syrie et appelant à une enquête complète et rapide.
Le texte appelle l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a présenté rapidement ses conclusions sur l'attaque qui a fait mardi au moins 72 morts dont 20 enfants et 170 blessés à Khan Cheikhoun, petite ville de la province d'Idleb, au nord-ouest de la Syrie, en zone rebelle.
Le projet de résolution demande également à la Syrie de fournir les plans de vol et toute information sur des opérations militaires au moment de l'attaque. Damas devrait également fournir les noms de tous les commandants d'escadron d'hélicoptères et ouvrir aux enquêteurs ses bases militaires d'où aurait pu être lancée l'attaque de mardi. Enfin, le texte menace d'imposer des sanctions en vertu du chapitre 7 de la charte des Nations unies.
«Toutes les preuves que j'ai vues suggèrent que c'était le régime d'Assad (...) utilisant des armes illégales en toute connaissance de cause contre son propre peuple», a déclaré Boris Johnson en arrivant mercredi à une conférence internationale sur l'avenir de la Syrie à Bruxelles. «C'est la confirmation qu'il s'agit d'un régime barbare qui rend impossible à nos yeux d'imaginer qu'il puisse avoir la moindre autorité en Syrie après la fin du conflit», a estimé le ministre britannique. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déploré mercredi que «des crimes de guerres continuent» d'être commis en Syrie, jugeant «horrible» l'attaque «chimique» de la veille.
La position de la Russie inconnue
Le projet de résolution a été distribué aux quinze membres du Conseil à la veille d'une réunion d'urgence demandée par Paris et Londres à la suite de l'attaque. Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni entendent mettre cette résolution au vote pendant cette session de mercredi à New York, mais la position de la Russie restait mardi soir inconnue.
Moscou et Pékin avaient mis leur veto en février à une résolution du Conseil de sécurité qui aurait imposé des sanctions à Damas, déjà accusée d'avoir perpétré une attaque à l'arme chimique sur des villages syriens en 2014 et 2015. «Il s'agit manifestement d'un crime de guerre», a déclaré mardi l'ambassadeur britannique à l'ONU, Matthew Rycroft, devant des journalistes au siège des Nations unies.