Pour la Norvège, 2017 sera l'année de la bande FM muette. Après cela, les vieux transistors ne seront plus d'aucune utilité aux Norvégiens. Un moyen pour le pays scandinave d'accélérer sa transition numérique.
Mercredi 11 janvier à 11h11, la Norvège éteindra à jamais la bande FM de la région de Nordland, au nord du pays. L’arrêt se poursuivra progressivement dans les différentes villes du pays au cours de l’année.
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Cette décision laisse transparaître la volonté du gouvernement norvégien de promouvoir la radio numérique, et achever sa transition. Outre des coûts de diffusion bien plus avantageux que sur la bande FM, le numérique offre une qualité de son meilleure que son ancêtre. Une donnée qui a son importance dans un pays comme la Norvège, parsemé de montagnes et d’îles où les fréquences ne sont pas toujours très bien reçues.
Le début de la fin de la FM
La radio numérique a débuté sa conquête de la Norvège dès 1995, et couvre aujourd’hui 99,5% du territoire, pour 22 chaînes nationales (contre 5 sur la bande FM). Sept habitants sur dix ont déjà l’équipement nécessaire pour l’écouter. Les autres devront s’acquitter de la somme de 1.500 couronnes norvégiennes (167 euros) pour se mettre à niveau.
Malgré tout, la mort programmée de la bande FM décidée par le gouvernement norvégien est plutôt impopulaire. 66% des habitants interrogés dans le cadre d’un sondage réalisé par le journal Dagbladet en 2016 y sont opposés.
Cette transition précoce vers le tout-numérique marque sans doute la fin de l’ère du FM. La Norvège l’a actée, mais d’autres pays européens suivent de près le virage norvégien. Outre le Royaume-Uni et le Danemark, qui y réfléchiraient sérieusement, la Suisse a déjà prévu de dire adieu à la bande FM entre 2020 et 2024. Les radios numériques devraient fleurir sur le continent ces prochaines années.
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La FM française en sursis
En France, la télévision analogique a été abandonnée au profit de la TNT. En revanche, côté radio, l’Hexagone ne fait pas office de précurseur. La radio numérique terrestre (RNT) est arrivée en 2014 et couvre les zones de Paris, Marseille et Nice. D’autres régions devraient suivre (Lille, Strasbourg, Lyon), pour couvrir un total de 20% du territoire métropolitain en 2017. Le CSA envisage d’étaler son plan de déploiement jusqu’en 2023, où une majeure partie du pays devrait être opérationnelle à la réception de la radio numérique. Pour le moment, un total de 300.000 récepteurs auraient été vendus dans le pays, dont seulement 35.000 entre janvier et septembre 2016, selon GfK. La France devrait donc avoir encore quelques années d’écoute insouciante de la FM devant elle.