Bana al-Abed, sept ans, a entrepris il y a plus de deux mois de raconter sur Twitter son quotidien à Alep, pillonée chaque jour par les bombes du régime et de la Russie. Alors que le régime, est en train de massacrer la population, elle craint pour sa vie.
«Mon nom est Bana, j'ai 7 ans. Je parle au monde depuis Alep-Est. Je vais bientôt savoir si je vais vivre ou mourir», a écrit la fillette.
My name is Bana, I'm 7 years old. I am talking to the world now live from East #Aleppo. This is my last moment to either live or die. - Bana
— Bana Alabed (@AlabedBana) 13 décembre 2016
Un quotidien infernal
«Bonjour, je suis Bana, je suis une petite fille de sept ans d'Alep. Avec ma mère, nous voulons témoigner des bombardements en cours ici. Merci». C'est ainsi que sa page Twitter accueille les visiteurs. Lorsqu'on fait défiler les tweets, on trouve des vidéos d'elle et de sa famille, ainsi que des messages, écrits dans le langage d'un enfant, dans lesquels elle dit son espoir de voir cesser cet enfer. Le premier post remonte au 24 Septembre. Il est simple : «J'ai besoin de Paix».
«J'ai très peur de mourir ce soir. Ces bombes vont me tuer», peut-on lire dans l'un des messages les plus récents.
I am very afraid I will die tonight. This bombs will kill me now. - Bana #Aleppo pic.twitter.com/KqVHwqRClK
— Bana Alabed (@AlabedBana) 2 octobre 2016
«Bonjour le monde, nous sommes toujours en vie. Nous nous réveillons vivants», a tweeté la maman, Fatemah, avec une photo de ses enfants.
Hello world we are still alive. Wake up this morning alive. - Fatemah #Aleppo pic.twitter.com/EZz7xqbJ6E
— Bana Alabed (@AlabedBana) 3 octobre 2016
«La vie est comme ce dinosaure, j'espère qu'elle appartiendra au passé», écrit Bana.
" the war is like this dinosaur & hope became the past". - Bana #Aleppo pic.twitter.com/yRG0RsJH5C
— Bana Alabed (@AlabedBana) 2 octobre 2016
Une correspondante du Guardian a pu entrer en contact avec Bana et sa mère, via Skype. Lorsqu'elle leur a demandé pourquoi elles avaient décidé de créer ce compte Twitter, la maman a expiqué qu'elles espéraient ainsi inciter le monde à ouvrir les yeux sur la situation. «Bana m'a demandé pourquoi le monde ne nous entendait pas ? Pourquoi personne ne nous aide ?», a expliqué la maman, Fatemah. «Nous sommes des enfants. Nous aimons la vie. Nous voulons que le monde nous entende», renchérit la petite fille.
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Bana et son petit frère, âgé de cinq ans, ne vont plus à l'école, depuis que la plus proche a été bombardée. «Nous voulons protéger nos enfants. Nous avons déja vécu nos vies, mais pas nos enfants, explique Fatemah. La guerre a éliminé tout ce que nous appelons 'la vie'», a-t-elle ajouté.
Depuis dix jours, c'est une véritable pluie de bombes qui s'est abattue sur Alep, et notamment sur l'Est de la ville. Plus d'une centaine d'enfants a été tué, avait annoncé l'Unicef mercredi 28 Septembre. Un nombre qui a certainement augmenté depuis.