Un groupe de femmes musulmanes œuvrant pour l’égalité en Inde a demandé l’abolition des tribunaux islamiques qui «exécutent un système judiciaire parallèle» discriminant pour les femmes.
Emmenée par l’avocate Farha Faiz, l’association des femmes musulmanes pour l’égalité souligne que ces tribunaux religieux doivent être «supprimés pour sauver le pays et les musulmans indiens des mains des fondamentalistes».
Des tribunaux libres de tout contrôle
Bien qu’elle dispose d'un système judiciaire, l’Inde autorise certaines communautés religieuses à avoir leurs propres tribunaux pour traiter des sujets personnels tels que le mariage, le divorce, les successions, l’adoption… Mais pour l’association, «certaines personnes font un mauvais usage de la liberté accordée par la Constitution. Ils veulent garder l’éducation musulmane aux mains des extrémistes, en étant libres de tout contrôle gouvernemental». Outre les tribunaux islamiques, elle vise également des organisations telles que l’AIMPLB, qui supervise le droit personnel musulman.
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Une «vie d'insécurité» pour les femmes musulmanes
Cette demande d’abolition survient quelques jours après que l’AIMPLB a défendu la pratique du talâq, qui permet aux hommes musulmans de divorcer en déclarant leur intention verbalement à trois reprises. Selon l’AIMPLB, la loi islamique donne le pouvoir aux maris de divorcer parce qu’ils sont «émotionnellement plus stables». L’institution a également argué qu’il était «préférable de divorcer de sa femme plutôt que de la tuer».
L’association des femmes musulmanes pour l’égalité a ainsi exhorté la Cour suprême à se positionner contre la pratique du talâq. La Cour a indiqué qu’elle se laissait quatre semaines pour répondre.
«La Constitution prévoit un statut digne à tous les compatriotes sans discrimination. Mais les femmes musulmanes sont condamnées à vivre dans l’insécurité», souligne encore l’avocate Farha Faiz, pour résumer son combat.