Fonctionnaires, employés du secteur privé, commerçants ou ouvriers, ils étaient plusieurs dizaines de millions d’Indiens à manifester à travers tout le pays, vendredi, afin de protester contre la politique économique du Premier ministre, Narendra Modi.
Au cœur des revendications de cette grève monstre initiée par 10 syndicats : l’opposition à la politique de privatisation pilotée par le gouvernement central indien et la demande d’une hausse généralisée des salaires et plus particulièrement du salaire minimum.
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Le ministre indien des Finances, Arun Jaitley, a en effet refusé d'augmenter le salaire minimum des travailleurs non qualifiés de 6.396 roupies (environ 86 euros) par mois à 9.100 roupies (environ 120 euros) provoquant la colère des organisations syndicales. Ces dernières refusent également que le gouvernement ferme certaines usines et revende une partie des entreprises publiques à des entreprises privées, dont certaines ne sont pas indiennes.
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Dans son budget 2016-2017, le gouvernement de New Delhi prévoit de lever quelque 560 milliards de roupies, soit environ 7,5 milliards d'euros, grâce à la privatisation ou à la fermeture d'entreprises publiques lourdement déficitaires. Les organisations syndicales craignent de ce fait des pertes massives d'emplois.
180 millions de travailleurs dans les rues
Selon les syndicats, ce seraient ainsi près de 180 millions de travailleurs, hommes et femmes, qui ont manifesté pour s’opposer à la politique économique du gouvernement. L’Inde comptant environ 1,250 milliards d’individus, ce serait donc un septième de la population qui a arrêté le travail pour une journée. Mais ces chiffres n’ont toutefois pas pu être vérifiés de façon indépendante.
180 million people in India striking against privitazation. The largest strike in world historyhttps://t.co/Puf02O8FGg
— Karim Ariqat (@FidoHieth) 3 septembre 2016
En septembre 2015, plusieurs millions de travailleurs s'étaient déjà mis en grève pour contester les réformes économiques du gouvernement de Narendra Modi et les syndicats n'excluent pas à l'avenir de nouvelles grèves et manifestations de grande ampleur.