Arnaud Laudrin est devenu à 20 ans une star en Corée du Sud grâce à la crêperie qu'il a ouvert dans le quartier étudiant de Séoul. Mais pas seulement. Entre le mannequinat, les tournages de publicité et des participations à des émissions de télévision, le Français multiplie les activités.
Pourtant rien ne prédestinait ce jeune breton à devenir une icône au pays du «Matin Calme». En 2009, à l'issue d'un BTS Négociation et relation client à Pontivy (Morbihan), il a l'opportunité d'effectuer un stage en Chine. Une expérience qui lui donne envie de monter sa crêperie en Asie. «Je n'étais pas forcément bretonnant à la base, mais c'est vrai que j'ai toujours aimé la musique bretonne, les fest-noz, les crêpes... Je m'étais dit que si un jour je pouvais partir à l'autre bout du monde pour promouvoir notre culture, ça pourrait être sympa et enrichissant pour moi comme pour les gens. J'ai donc suivi une formation de crêpier à Vannes de deux semaines qui te donne les bases», raconte-t-il à Slate.
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De retour en France, Arnaud enchaîne les petits boulots. Il repart ensuite en Nouvelle-Zélande et s'initie sur place, grâce à une formation, au maniement du billig (plaque sur laquelle on cuit les galette). Trois ans plus tard, le voilà de retour en France pour se marier avec Yeon-Tung, sa compagne. Ensemble, ils décident de partir s'installer dans le pays d'origine de la jeune femme : la Corée du Sud. Comme en Nouvelle-Zélande, Arnaud essaye de survivre le temps d'apprendre la langue grâce à des petits boulots et écume les castings. Dans le secteur de la publicité, les étrangers sont recherchés et le salaire conséquent.
Une success story à la française
«J'ai fait trois pubs télé en tant qu'acteur principal», explique Arnaud. Des spots pour lequel «le salaire peut atteindre 1.000 euros». Les multiplier lui permet d'économiser beaucoup d'argent. Ainsi, à l'écran, il se retrouve à endosser le rôle d'un cuisinier ou encore d'un joueur de football pour un site de paris en ligne.
En parallèle, au bout d'un an, il lance son petit stand de crêpes sur un marché traditionnel de Séoul pour se faire la main. L'affaire à du mal à démarrer mais Arnaud est très vite remarqué : il est le seul occidental sur le marché. Son bagou l'aide également. Un jour, il est contacté par la chaîne nationale KBS qui lance une émission hebdomadaire pour montrer aux locaux les difficultés qu'ont les expatriés à s'intégrer. Arnaud est alors suivi pendant deux mois par une équipe de télévision de l'émission «Mon voisin Charles». Un coup de pouce salvateur. «Pendant la diffusion, il y avait une heure de queue devant mon stand, j'enchaînais les crêpes. C'est grâce à la télé que j'ai ouvert mon nouveau restaurant...», détaille le Français.
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Depuis l'ouverture de son restaurant de 100 m2 dans le quartier étudiant de Séoul, Arnaud et son épouse ne chôment pas et travaillent près de 90 heures par semaine en moyenne. Pour séduire les locaux, Arnaud mêle également cuisine bretonne et coréenne. «Je me suis fait un délire perso car j'adore la cuisine coréenne. C'est une galette de sarrazin avec du choux que je fermente au restaurant à la façon coréenne et je rajoute de l'Emmental dedans et c'est rigolo parce que c'est très populaire même avec les Français», détaille Arnaud.
Le lien entre la Bretagne et Séoul
Arnaud entend désormais favoriser les échanges entre sa région et son pays d'accueil. La chaîne de télévision KBS a continué de le suivre lorsqu'il a ouvert son restaurant et réalisé une émission sur lui, «Mon voisin Arnaud», qui a obtenu une excellente audience (20% de part de marché). Fort de ce succès, une équipe de KBS a été dépêchée pour le suivre lors de ses vacances à Guénin pour le filmer avec toute sa famille. Multitâche, le jeune homme s'apprête désormais, entre autres, à présenter une émission sur les bonnes adresses culinaires de Séoul. Une véritable success story.