Le vote des Gibraltais est sans équivoque: à 95,9 %, ils souhaitent que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne. Car le Brexit risque d'être lourd de conséquences pour Gibraltar. L'enclave britannique, au sud de l'Espagne, risque en effet de retomber sous l'égide espagnole.
Car, bien qu'ayant officiellement cédé Gibraltar en 1713, la royauté ibérique a toujours milité pour son retour. Et le Brexit se présente comme une opportunité de revenir à la charge. «En cas de départ du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'Espagne demandera immédiatement le controle de Gibraltar» déclarait ainsi en mars dernier José Manuel Garcia-Margallo, ministre des affaires étrangères espagnol.
L'Espagne en campagne pour récupérer Gibraltar
Ce dernier renouvelait il y a peu l'idée de la co-souveraineté britanno-espagnole. Une eventualité qui pemettrait à Gibraltar de conserver l'accès au marché européen. En l'état actuel des choses, l'enclave anglaise sera confinée en dehors de l'Union européenne.
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Propriété anglaise depuis le XVIIIème siècle, le «Rocher» a toujours revendiqué ses racines anglaises et européennes. Ce petit territoire (une surface de 6,5 km2 pour 32.000 habitants) est familier des référendums régaliens. En 1967, on demandait aux Gibraltais de choisir entre la souveraineté espagnole ou anglaise. Le peuple s'était tourné vers le Royaume-Uni, à 99,64%. Rebelote en 2002, où l'on avais soumis l'idée d'une co-direction de Gibraltar entre l'Espagne et l'Angleterre. Ce fut non, à 98,48.% Le désamour des Gibraltais pour l'Espagne est donc clair.
Gibraltar n'est pas seul dans son combat pro-européen. L'Ecosse et l'Irlande du Nord ont également voté le maintien dans l'Europe. Les tiraillements du Royaume-Uni sur la question de son avenir dans l'Union européenne met donc à mal l'unité de la huitième puissance mondiale.