Médias et internautes pakistanais se sont indignés, vendredi 27 mai, contre une proposition de loi qui souhaite accorder aux hommes le droit de battre leurs épouses si elles refusent, par exemple, de consentir à une relation sexuelle.
« Un homme devrait être autorisé à battre légèrement sa femme si elle refuse ses ordres et refuse de s'habiller telle qu'il le souhaite, décline des demandes de relations sexuelles sans justification religieuse, ou ne prend pas de bain après un rapport sexuel ou lorsqu'elle a ses règles », indique également le projet de loi controversé rendu public par le Conseil de l'idéologie islamique (CII), qui en est à l'origine.
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La proposition a été accueillie par des sarcasmes de l'opinion publique et des médias. Le projet du Conseil de l'idéologie islamique, dont le mandat est de conseiller les parlementaires sur la religion musulmane, a notamment été critiqué par la Commission pakistanaise des droits de l'homme, un organisme indépendant. Ce dernier l'a qualifié de « ridicule » et a appelé à la dissolution de ce qu'il a décrit comme un conseil de « fanatiques ».
«L'islam n'autorise pas la violence contre les femmes»
Le premier journal en langue anglaise du pays, le Dawn, a lui aussi raillé la proposition de loi en publiant un article satirique avec une liste de choses que les gens devraient battre à la place des femmes : les oeufs, le fond des bouteilles de ketchup, ou encore le tube de Michael Jackson « Beat It ».
Today's cartoon by Feica pic.twitter.com/jSsVD7975d
— Dawn.com (@dawn_com) 28 mai 2016
Des internautes ont également réagi.
how about a wife "lightly beating" her husband...?? pic.twitter.com/dpV8aUF66b
— ,,,,, (@junooni_khan) 28 mai 2016
Pour sa part, le président du Conseil de l'idéologie islamique, le mollah Muhammad Khan Sherani, a expliqué que son projet de loi n'était encore qu'une ébauche. «L'islam n'autorise pas la violence contre les femmes», a-t-il souligné. Ce qui ne l'a pas empêché d'affirmer que les différends au sein d'un couple étaient «distincts» de la «torture envers les femmes».