Le livre de l’ancien ambassadeur du Pakistan aux Etats-Unis, Husain Haqqani, révèle une possible des services secrets pakistanais dans les attentats qui ont frappé Bombay du 26 au 29 novembre 2008.
Dans son livre sur les relations indo-pakistanaises à paraître, Husain Haqqani dévoile des éléments troublants. Le général Shuja Pasha, chef de l’ISI (services secrets pakistanais) à l'époque, aurait déclaré que les responsables de ces attaques étaient «notre peuple», mais qu'il ne s'agissait pas de «notre opération», selon l’ambassadeur. C’est après une réunion avec ses homologues de la CIA que Shuja Pasha se serait longuement entretenu avec Husain Haqqani lors d’une visite du général Pasha à Washington en décembre 2008, soit quelques jours après les attaques (dix en trois jours) de Bombay menées par une équipe de 10 islamistes entraînés au Pakistan.
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Des officiers militaires et des agents du renseignement à la retraite
Le média indien «The Hindou» a contacté l’ancien ambassadeur, lequel leur aurait déclaré que «les officiers militaires à la retraite et les agents du renseignement à la retraite» auraient été impliqués dans la planification des attaques. Des éléments laissant penser à une implication d'anciens membres de l’armée pakistanaise avaient déjà été sous-entendus dans les livres de Condoleeza Rice (ancienne Secrétaire d’Etat des Etats-Unis), Bob Woodward (journaliste américain) et par le général Michael Hayden (directeur de la NSA puis de la CIA), mais c’est la première fois que des paroles du général Pasha confirmant ces informations sont rapportées.
Considéré comme un traitre au Pakistan
Husain Haqqani pour sa part estime que le fait que le Pakistan n’ait jamais traduit les responsables en justice est une faute grave de la part du gouvernement. On peut cependant penser que les éléments qu’il apporte ne seront pas pris en compte dans son pays d'origine, et pour cause : l’ancien ambassadeur y est considéré comme un traître. L’armée l’a ainsi accusé d’avoir écrit un mémo pour le gouvernement américain leur demandant d’aider le pouvoir civil pakistanais à reprendre le pas sur le l’armée et l’influence des généraux Ashfaq Kayani et Ahmed Shuja Pasha. Et ce quelques temps après l’opération visant Ben Laden à Abbottabad, sur le territoire pakistanais.