Toujours confrontées à une menace terroriste majeure, les autorités ont renforcé au maximum leur dispositif pour l'Euro, qui démarre dans un mois. Mais le risque zéro n’existe pas.
Le 10 juin, les hommes de Didier Deschamps affronteront la Roumanie, au Stade de France, en ouverture de l’Euro de football. Quant aux forces de l’ordre, elles seront sur le qui-vive, car après les attentats de 2015 dans notre pays et de début 2016, en Belgique, les autorités craignent que la grand-messe du football européen ne soit le théâtre d’une nouvelle attaque. «L’Euro représentera un risque […], il ne nous est pas permis de nous croire à l’abri», a d’ailleurs récemment prévenu le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Des stades et fan-zones étanches
La France accueillera 23 équipes nationales, épaulées par des millions de supporters, le tout réparti dans 10 villes hôtes où se joueront 51 matchs, lors des 31 jours de compétition. Un défi colossal, qui a poussé l’Etat à faire de cet Euro l’«événement sportif le plus sécurisé» qu’ait connu le pays. En plus des hôtels et terrains d’entraînement des équipes, les stades seront surveillés comme jamais. Sous la responsabilité de l’UEFA, 10 000 agents privés (900 en moyenne par match) instaureront un double périmètre de sécurité. Autour du premier, étendu jusqu’à un kilomètre de l’enceinte, une fouille sera effectuée et les sacs volumineux laissés en consigne. Aux abords du second, une nouvelle palpation est prévue. Une prudence au niveau de celle mise en place dans les fan-zones, le point le plus sensible de l’événement.
D’autres lieux plus vulnérables
Le challenge, malgré ces mesures, sera «bien plus compliqué qu’un G7 ou que la COP21», estime l’ex-juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière. Car si «les stades et fan-zones formeront des sites quasi étanches, des terroristes pourraient chercher à viser les zones de vulnérabilité et de concentration». Les aéroports, gares, métros et tramways, mais aussi les terrasses de café où les matchs seront retransmis, seront autant de cibles impossibles à sécuriser simultanément. Sans compter que l’Euro pourrait aussi attirer des hooligans ou des groupes altermondialistes prêts à en découdre dans un «climat social dégradé», s’inquiète Jean-Louis Bruguière. Des menaces supplémentaires sur un terrain déjà miné.