Après la catastrophe survenue il y a trente ans, la sécurité des centrales est devenue primordiale, même si le risque zéro n’est pas totalement exclu.
C’est le pire accident nucléaire de l’histoire. Le 26 avril 1986, le quatrième réacteur de la centrale de Tchernobyl, situé dans le nord de la république socialiste soviétique d’Ukraine, explose. Alors que l’URSS met près de trois semaines à reconnaître les faits, le panache radioactif a le temps de contaminer une partie de l’Europe. Mais si cette catastrophe a eu des répercussions énormes sur les plans sanitaire, écologique ou encore économique, elle a également permis d’ouvrir les yeux de la communauté internationale sur les dangers pesant sur les centrales, agissant comme un électrochoc en matière de sûreté nucléaire.
Une sécurité renforcée
Au lendemain de l’accident, la volonté de tous était d’éviter que cela ne se reproduise. Premiers concernés, les professionnels ont ainsi créé en 1989 l’Association mondiale des exploitants nucléaires. Réunissant aujourd’hui plus de 130 exploitants nucléaires en charge de 430 réacteurs, elle réalise régulièrement des audits sur les sites de ses membres, qui respectent tous un certains nombres de recommandations.
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Mais les organisations internationales ne sont pas en reste. L’AIEA, l’organisme des Nations unies dont l’objectif est de garantir l’usage sûr des technologies nucléaire, a vu son rôle renforcé. Sa «Convention sur la Sûreté nucléaire», adoptée en 1994, fixe ainsi à ses membres un certain nombre d’objectifs à atteindre, notamment en termes de réglementation et de contrôle. Enfin, l’évolution géopolitique a elle aussi eu un impact sur la sécurité des centrales. Après l’éclatement du bloc soviétique, l’Union européenne a aidé de nombreux pays a remplacer leurs technologies obsolètes. Sur les 17 réacteurs semblables à celui de Tchernobyl en exploitation en 1986, six ont été fermés définitivement.
Mais toutes ces mesures sont amenées à être constamment améliorées. Après Fukushima, un test de résistance de sûreté, ou stress test, a ainsi été mis en place pour tester la résistance des quelque soixante-quatre centrales (et 143 réacteurs) présentes sur le sol du continent.
La nouvelle menace terroriste
Malgré l’évolution importante des règles de sécurité ces trente dernières années, le risque zéro n’existe pas. Selon Greenpeace, l’âge des réacteurs pourrait vite devenir problématique. «Nous avons atteint la phase d’usure de la majorité des réacteurs dans le monde», estime Shawn-Patrick Stensil, expert nucléaire de l’organisation.
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D’autant que ces sites, qui datent souvent des années 1960 et 1970, ont été conçus sans imaginer une nouvelle menace : le terrorisme. Depuis plusieurs mois, les services de sécurité européens s’inquiètent en effet de l’intérêt porté par certains jihadistes à ce type d’installation, notamment en Belgique. Car au-delà de toute norme de sécurité, le seul critère véritablement imprévisible semble être le facteur humain.