Près de 6.000 migrants sont arrivés en Italie depuis mardi, au moment où vient de démarrer la "saison" des traversées, s'est alarmé vendredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
"Cette semaine, presque toutes les arrivées" ont été enregistrées en Italie, a indiqué un porte-parole de l'OIM, Joel Millman, lors d'un point de presse à Genève. Au total, 5.664 arrivées ont été enregistrées en Europe entre mardi et jeudi, mais seules 174 d'entre elles ont été signalées en Grèce, a-t-il précisé. Vendredi matin, 357 personnes supplémentaires sont arrivées à Messine (Italie).
Des responsables européens ont parlé ces dernières semaines de centaines de milliers de candidats au départ qui attendent sur les côtes libyennes.
"Le personnel de l'OIM a rencontré beaucoup des migrants et établi que leur point de départ était, pour tous, la Libye. Beaucoup viennent d'Afrique sub-saharienne, et nous avons enregistré une hausse du nombre de ceux qui viennent de la Corne de l'Afrique, en particulier d'Erythrée", a indiqué le directeur du bureau de coordination de l'OIM à Rome, Federico Soda, dans le communiqué.
"Pour le moment, il n'est pas possible d'établir un lien entre l'augmentation des arrivées en Méditerranée centrale et l'accord UE/Turquie ou la fermeture de la route des Balkans. La majorité des migrants arrivant de Libye sont des Africains. Très peu de Syriens sont venus de Libye ces derniers mois", a-t-il ajouté.
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Au total, plus de 177.200 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe depuis le début de l'année en passant par la Méditerranée, selon l'OIM. Plus de 153.360 sont passés par la Grèce et plus de 23.170 par l'Italie.
Le périple des migrants n'est pas sans danger: 375 personnes ayant emprunté la route maritime orientale (vers la Grèce et Chypre) sont mortes ou portées disparues depuis janvier et 352 personnes ayant emprunté la route maritime centrale (vers l'Italie) sont mortes ou portées disparues, selon l'OIM.
En Grèce, près de 50.000 autres migrants et réfugiés arrivés avant le 20 mars sont toujours bloqués depuis la fermeture de la "route des Balkans", qui, via la Macédoine et la Serbie, les conduisait jusqu'à la frontière de l'Union européenne, relève l'OIM.