Au fur et à mesure de la campagne républicaine le candidat perd son avance sur ses adversaires et risque de dire au revoir à la Maison Blanche.
La campagne républicaine connaît-elle un tournant ? Mardi, la primaire organisée dans le Wisconsin a vu la victoire écrasante de Ted Cruz, avec environ 48,3 % des voix contre 35 % pour Donald Trump.
Si cette défaite n’oblitère pas les chances de l’homme d’affaires d’obtenir l’investiture, elle complique grandement ses possibilités d’atteindre la majorité nécessaire pour être directement investi. Un revirement qui s’explique plus par la propre stratégie de Trump que par celle de son adversaire.
Des propos qui choquent
Depuis le début de sa campagne, Donald Trump mise sur son franc-parler pour rallier les électeurs, n’hésitant pas à traiter les Mexicains de «violeurs» ou une journaliste de «bimbo». C’est ce qui a fait de lui le favori d’un électorat en quête de renouveau, fatigué de la mainmise de l’establishment sur la politique.
Mais s’il a su être porté en se positionnant comme le seul candidat véritablement indépendant, qui n’a pas peur d’aborder les sujets tabous (torture, islam...), cette posture semble désormais se retourner contre lui.
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Tour à tour, il s’en est pris au physique de la femme de son rival, Ted Cruz, s’est dit favorable à une «forme de punition pour les femmes» qui auraient recours à l’avortement, et a même a suggéré au Japon de se procurer la bombe nucléaire.
Autant de déclarations qui lui ont valu de très nombreuses réactions hostiles de tous horizons, de la part de ses détracteurs traditionnels mais également au sein même de son parti. Selon Elizabeth Williamson, du New York Times, ces propos ont fini de prouver que Trump n’avait «aucune profondeur politique», et qu’il était prêt à «dire n’importe quoi pour gagner».
Les pontes du parti se reportent sur Cruz
Car les Américains ont également pu constater l’inconstance du candidat. Que ce soit sur l’avortement ou la torture, il est en effet revenu plusieurs fois sur ses déclarations polémiques, illustrant son manque de conviction politique et de réel programme.
Enfin, la perte de vitesse de Trump s’explique en grande partie par le changement de stratégie du camp Républicain. Dans un premier temps peu enclins à supporter l’ultra-conservateur Ted Cruz, les pontes du parti ont fini par s’y résoudre pour éviter à tout prix de voir Trump triompher.
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Malgré le revers du Wisconsin, Donald Trump reste en tête de la course à l’investiture. Il possède plus de 740 délégués, contre environ 500 pour Ted Cruz, et peut compter sur seize scrutins pour atteindre les 1 237 nécessaires pour être directement investi. Dans l’optique où aucun des candidats n’atteignait ce total, l’investiture serait décidée par un vote totalement imprévisible des délégués lors de la Convention de Cleveland, en juillet. Un scénario espéré par Cruz et Kasich, qui se présentent comme le rempart anti-trump, et redouté par le franc-tireur Trump.