Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, venu fêter le Nouvel An sur le porte-avions Charles-de-Gaulle dans le Golfe, a estimé jeudi que la "guerre" contre Daesh commençait à porter ses fruits.
"La guerre se joue ici", a-t-il lancé depuis le porte-avions, fer de lance des opérations françaises au Moyen-Orient. "La stratégie commence à payer: partout, nos capteurs révèlent que Daesh adopte une posture défensive, peu efficace d'ailleurs, comme en témoigne la perte de (la ville irakienne) Ramadi", a-t-il dit.
Les forces irakiennes ont annoncé avoir "libéré" la ville de Ramadi de Daesh avec l'appui aérien de la coalition internationale menée par les Etats-Unis et à laquelle participe aussi la France, leur plus grande victoire face à l'organisation jihadiste après une série de défaites cinglantes en 2014.
Renforcement de Daesh en Libye
"Il y a quelques semaines, la France était frappée en son coeur", a souligné Jean-Yves Le Drian devant 250 membres d'équipage réunis dans le hangar du porte-avions, entre chasseurs-bombardiers Rafale et Super Etendard, avec en toile de fond un portrait géant de Charles de Gaulle. "Cette agression sur notre sol appelle une riposte là où Daesh s'organise pour nous frapper", a-t-il ajouté, dans une allusion notamment aux camps d'entraînement de jihadistes en Syrie, envoyés ensuite perpétrer des attentats en Europe.
Daesh commence aussi à s'étendre en Libye, où il dispose d'un camp d'entraînement selon le renseignement français et constitue progressivement une menace aux portes de l'Europe.
Le Charles-de-Gaulle, engagé peu après les attentats du 13 novembre à Paris, a d'abord été stationné en Méditerranée orientale puis dans le Golfe depuis le 20 décembre. Il observe actuellement une escale de quelques jours à Manama, capitale de l'Etat de Bahreïn.
Poursuivre les frappes et appuyer les forces au sol
"Notre objectif, c'est la destruction pure et simple de cette organisation terroriste", a martelé le ministre. "Pour détruire notre ennemi, il faut d'abord dégrader ses capacités, le fixer, le contenir", a-t-il dit en référence à la campagne de frappes aériennes menée depuis l'été 2014 par la coalition internationale contre le groupe jihadiste.
"Il faut ensuite le réduire : pour cela, il faut agir au sol, et c'est ce que font nos partenaires locaux que nous appuyons directement", a-t-il ajouté en citant l'appui aérien aux forces irakiennes et aux Kurdes dans le nord de l'Irak.
Avec 26 chasseurs Rafale et Super Etendard à bord, Le Charles-de-Gaulle triple la capacité de frappes françaises contre Daesh. S'y ajoutent douze Rafale et Mirage 2000 basés aux Emirats arabes unis et en Jordanie.
Jean-Yves Le Drian rendra visite vendredi aux pilotes français stationnés en Jordanie et samedi aux légionnaires basés aux Emirats qui forment des unités de l'armée irakienne au combat antiterroriste.