Les secouristes égyptiens ont élargi dimanche le périmètre de leurs recherches pour retrouver les 61 corps manquants parmi les 224 occupants de l'avion russe qui s'est écrasé la veille dans le Sinaï. Un crash qui serait dû à une dislocation de l'appareil dans les airs a annoncé le chef des experts aéronautiques russes.
L'avion charter russe qui s'est écrasé samedi dans le Sinaï avec 224 personnes à bord s'est disloqué en l'air avant de toucher le sol, a indiqué dimanche le chef des experts aéronautiques russes.
"La dislocation a eu lieu dans les airs et les fragments se sont éparpillés sur une grande surface d'environ 20 kilomètres carrés", a déclaré Viktor Sorotchenko, directeur du Comité intergouvernemental d'aviation (MAK), cité par les agences russes, précisant qu'il était "trop tôt pour parler de quelconques conclusions".
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait appelé un peu plus tôt dimanche à attendre les résultats de l'enquête avant d'évoquer les possibles raisons du crash de l'avion de touristes russes et dont Daesh a revendiqué la responsabilité.
"Dans ce genre de cas, il faut laisser faire les spécialistes et ne pas évoquer les causes de la chute de l'avion car cela fait l'objet d'une vaste enquête techniquement compliquée", a-t-il déclaré devant des officiers de l'armée, cité par l'agence de presse gouvernementale MENA. Les experts sont pour l'heure partagés sur les causes du drame, accident ou attentat.
Les autorités égyptiennes avaient annoncé samedi avoir trouvé des débris et des corps dans un cercle s'étendant sur 8 km de rayon, ce qui, selon des experts, indique à priori que l'Airbus A321-200 de la compagnie russe Kogalymavia, plus connue sous le nom de Metrojet, n'avait pas touché le sol en un morceau mais s'était disloqué ou avait explosé en vol.
Le périmètre a été étendu dimanche à 15 km, a indiqué un officier de l'armée participant aux recherches sur une base militaire de Al-Hassana, en plein milieu de la province du Nord-Sinaï, à une soixantaine de km du lieu du crash.
163 corps retrouvés
Selon cet officier qui a requis l'anonymat, 163 corps ont déjà été retrouvés sur les 217 passagers et sept membres d'équipages de l'avion. Accident ou attentat ? Le doute demeurait 24 heures après le crash, même si les gouvernements égyptien et russe contestent à priori la revendication par la branche égyptienne du groupe jihadiste Daesh en représailles, selon elle, aux bombardements russes en Syrie.
Les insurgés de Province du Sinaï, la branche égyptienne de Daesh ont assuré samedi avoir "fait tomber" l'avion russe sans préciser comment. Ils sont très actifs dans le Nord-Sinaï, leur principal bastion où ils commettent quasi-quotidiennement des attentats et attaques très meurtriers visant l'armée et la police. "Nous avons trouvé une fillette de 3 ans à huit kilomètres" du lieu où le plus gros de la carcasse de l'avion s'est écrasé, a témoigné l'officier.
A l'aube dimanche, deux groupes d'enquêteurs russes et égyptiens ont quitté le Caire en compagnie du ministre russe des Transports, Maxime Sokolov, pour être héliportés sur les lieux du crash, ont indiqué les médias gouvernementaux égyptien et russe. Parallèlement, une centaine de secouristes russes ont pris la route avec leurs propres équipements pour rallier le site du drame. Le gouvernement égyptien avait annoncé samedi que les boîtes noires avaient été retrouvées et qu'il se prononcerait sur les causes véritables du crash seulement à partir de leur analyse.