Le président zimbabwéen Robert Mugabe, 91 ans, a reçu cette année le prix Confucius de la Paix, l’équivalent chinois du prix Nobel de la Paix.
Pour l'organisation qui décerne cette distinction, le «Centre chinois d'études internationales pour la paix», Robert Mugabe est parvenu a «surmonter les difficultés de toutes sortes et a lui-même engagé avec vigueur la construction de l'ordre politique et économique de son pays, tout en soutenant fermement le panafricanisme et l'indépendance de l'Afrique».
Robert Mugabe occupe actuellement la présidence tournante de l’Union africaine, choix qui a fait des vagues sur le plan diplomatique. C’est surtout le plus âgé des chefs d'Etat africains en activité. Il dirige son pays depuis 35 ans en prenant soin ces dernières années d’écarter tout successeur et toute opposition. Le Zimbabwe est un des plus pauvres de la planète alors qu’il dispose de grandes richesses minières.
Départager Mugabe et Nazarbaïev
Le choix n’a été évident. Robert Mugabe n’a reçu les suffrages que de 36 votants sur les 76 membres du comité, composé principalement d'universitaires chinois. Du coup, il a fallu convoquer un conseil extraordinaire de 13 membres qualifiés pour le départager des neuf autres finalistes dont le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, le fondateur de Microsoft Bill Gates et le président sud-coréen Park Geun-hye.
Pour mémoire, le prix Confucius de la Paix est une institution assez récente. Elle a été créée en 2010 en réaction au prix Nobel de la Paix attribué au dissident chinois Liu Xiaobo. Parmi ses quelques récipiendaires, citons l'ancien dirigeant cubain Fidel Castro en 2014 et le président russe Vladimir Poutine en 2011. Jamais un prix Confucius de la Paix n’est venu chercher en personne cette distinction.
Le prix Confucius sera accompagné cette année d'une récompense de 500.000 yuans (69.000 euros). Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a assuré jeudi que ce prix Confucius «n’était en aucun cas affilié au gouvernement».