Le roi Salmane d'Arabie saoudite a exclu lundi toute remise en cause de l'organisation par son pays du pèlerinage annuel des musulmans à La Mecque, après la bousculade meurtrière du 24 septembre.
"Les déclarations irresponsables destinées à exploiter politiquement cet accident et à diviser le monde musulman sont sans effet sur le rôle, le devoir et l'énorme responsabilité du royaume saoudien à servir les pèlerins", a déclaré le roi qui présidait le Conseil des ministres à Ryad, selon l'agence officielle Spa.
Selon le bilan officiel des autorités saoudiennes, la gigantesque bousculade du 24 septembre à Mina, près de La Mecque, a fait 769 morts. Mais d'après un décompte établi à partir de chiffres donnés par 30 pays, ce bilan s'établissait lundi à au moins 1.587 morts, ce qui en ferait la catastrophe la plus meurtrière de l'histoire du hajj.
Contestation en Iran et en Turquie
Aussitôt après le drame, des voix se sont élevées, notamment en Iran, rival chiite du royaume saoudien sunnite, pour accuser les responsables de Ryad d'incompétence et de mauvaise gestion dans l'organisation du grand rassemblement annuel des musulmans. En Turquie, un dirigeant du parti islamo-conservateur au pouvoir a même proposé que son pays organise le hajj car "les lieux saints de l'islam appartiennent à tous les musulmans", des propos dont le président Recep Tayyip Erdogan s'est aussitôt désolidarisé.
Le roi Salmane, qui réagissait pour la première fois à ces critiques, a souligné devant le Conseil des ministres que "le royaume ne permettra jamais à quiconque agissant en coulisses de remettre en cause" l'organisation par son pays du hajj. Le souverain a le titre de "Serviteur des deux saintes mosquées", les lieux saints de La Mecque et de Médine, dans l'ouest de l'Arabie saoudite.