Les pays du Golfe sont régulièrement mis en cause pour ne pas accueillir assez de réfugiés syriens. L’existence sur son territoire de 100.000 tentes vides pouvant accueillir 3 millions de personnes a mis un peu plus la pression sur l’ Arabie Saoudite ces derniers jours.
Plus de quatre millions de Syriens ont fui la guerre mais les riches pétromonarchies du Golfe n'en accueillent que très peu au regard de leur proximité géographique avec le pays, suscitant critiques et interrogations sur la solidarité arabe. Et en définitive, c’est Riyad qui affronte le plus grand lot de critiques. S’il y a bien environ 500.000 Syriens vivant en Arabie Saoudite, selon le HCR, l'agence des réfugiés des Nations Unies, ils ne sont pas classés comme des demandeurs d'asile, et on ne sait pas quand ils sont arrivés. Car depuis le début du conflit, le pays refuse obstinément de leur ouvrir ses portes.
#Syria: Number of #Syrian #refugees taken in by countries in the Middle East. pic.twitter.com/qWcktXwEkW
— Luay لؤي الخطيب (@AL_Khatteeb) 4 Septembre 2015
#Refugees welcomed by: Saudi... 0 Kuwait... 0 Qatar... 0 Emirates... 0 Bahrain... 0 #غرق_طفل_سوري #الضمير_العربي pic.twitter.com/SRRSxFlnCL
— ميدان رابعه العدويه (@Isalmnahaya) 3 Septembre 2015
Pourtant, il existe bien des infrastructures pour les accueillir. Et quelles infrastructures. A Mina, lieu désertique à quelques kilomètres à l'est de La Mecque, c’est une véritable ville temporaire qui a été édifiée de toute pièce pour accueillir quelques jours par an les pèlerins du Hajj, le pèlerinage annuel musulman. Sur 20 km2, ce sont pas moins de 100.000 tentes climatisées qui sont capables d’accueillir 3 millions de personnes. Un énorme camp en somme. Et surtout qui offre le confort minimum. Les tentes font 64m2 et comportent cuisine et salle de bains.
En réalité, aucun pays du Golfe n’a signé la Convention des Nations Unies sur les réfugiés. Mais les six pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar) ne sont cependant pas restés inactifs depuis le début de la guerre en Syrie en 2011. Ils ont dépensé des milliards de dollars en aide humanitaire pour améliorer la vie des centaines de milliers de Syriens qui s'entassent dans les camps installés dans les pays voisins (Liban, Jordanie, Turquie).