L'Arabie saoudite a exécuté mercredi en public sept jeunes hommes condamnés à mort pour attaque à main armée, ignorant les appels pressants de défenseurs des droits de l'Homme à les épargner.
"Les sept hommes, reconnus coupables de plusieurs attaques à main armée, ont été exécutés mercredi dans la ville d'Abha", dans le sud du pays, et cela afin "qu'ils servent d'exemple", a annoncé l'agence officielle SPA.
Selon un témoin joint au téléphone par l'AFP, ils "ont été fusillés sur une place publique de la ville en présence de Saoudiens et d'étrangers".
Ces sept personnes avaient été condamnées à mort en 2009 pour vol à main armée et braquage de boutiques de bijoux en 2005.
Des organisations de défense des droits de l'Homme s'étaient mobilisées en leur faveur, appelant les autorités à surseoir à leur exécution, estimant que leur procès avait été entaché d'irrégularités et qu'ils avaient été torturés.
"L'exécution des sept hommes serait un acte de pure brutalité", avait affirmé Amnesty International dans un communiqué publié peu avant l'exécution.
Ils "auraient été torturés pour les forcer à avouer", avait affirmé l'ONG basée à Londres, soulignant par ailleurs que deux des condamnés auraient été mineurs au moment des faits.
"Il serait choquant que les autorités saoudiennes mènent ces exécutions", avait également indiqué Human Rights Watch (HRW), estimant qu'il est "grand temps que les Saoudiens arrêtent d'exécuter des gens ayant commis des crimes en étant mineurs".
"Les sept jeunes gens avaient entre 16 et 20 ans lorsqu'ils ont été arrêtés", selon l'organisation basée aux Etats-Unis.
Selon le site d'informations www.sabq.org, ils avaient entre 20 et 24 ans au moment de leur exécution.
Fusillade plutôt que décapitation
Des experts des droits de l'Homme à l'ONU avaient également demandé mardi à Ryad de surseoir à leur exécution imminente, faisant valoir que leur procès avait enfreint les normes internationales de la justice.
La France a condamné ces exécutions, le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay Vincent Floréani déclarant que "l'exécution de mineurs au moment des faits est contraire à la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, que l'Arabie saoudite a ratifiée".
Le vol à main armée, tout comme le viol, le meurtre, l'apostasie et le trafic de drogue sont passibles de la peine capitale en Arabie saoudite, qui applique de manière extrêmement stricte la charia (loi islamique).
Les condamnés à mort sont en général décapités. Mais la presse a rapporté cette semaine que le royaume comptait désormais recourir aux pelotons d'exécution, en raison d'une pénurie de bourreaux sachant manier le sabre.
Selon le quotidien Al Yaoum, "une commission regroupant des représentants des ministères de l'Intérieur, de la Justice, de la Santé a été formée pour étudier le remplacement des décapitations par les exécutions par balle".
En attendant, le ministère de l'Intérieur a informé les gouverneurs des provinces qu'ils avaient désormais la possibilité de recourir à l'exécution par balle, qui n'est "pas contraire à la charia", selon ce journal.
Depuis le début de l'année, 26 personnes ont été exécutées dans le royaume, selon un décompte de l'AFP.
En janvier, l'exécution d'une jeune domestique srilankaise, condamnée à mort pour avoir tué par étouffement un bébé après une dispute avec la mère de l'enfant, avait suscité des réactions indignées dans le monde entier.
En 2012, 76 personnes avaient été décapitées dans le royaume, selon un décompte établi par l'AFP à partir de communiqués du ministère de l'Intérieur, faisant de l'Arabie saoudite l'un des rares pays du monde à exécuter autant de condamnés à mort.