Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, est arrivé dimanche à Téhéran pour "faire progresser le dialogue et la coopération" avec l'Iran concernant son programme nucléaire controversé, a rapporté l'agence officielle Irna.
M. Amano a rencontré dans la matinée le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Des entretiens avec le président Hassan Rohani et le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique Ali Akbar Salehi sont également prévus.
L'agence onusienne basée à Vienne est chargée de vérifier que l'Iran respecte le gel de ses activités nucléaires sensibles dans le cadre d'un accord intérimaire avec le groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine et Allemagne) appliqué depuis janvier.
En juillet, les deux parties se sont donné jusqu'au 24 novembre pour parvenir à un accord définitif devant garantir le caractère pacifique du programme nucléaire de la République islamique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui visent celle-ci.
Leurs négociations reprendront avant l'assemblée générale annuelle de l'ONU, qui s'ouvre le 16 septembre.
Après six rounds de négociations depuis février, les deux parties semblent avoir rapproché leurs positions sur certains points, notamment sur le réacteur à eau lourde d'Arak, susceptible de fournir du plutonium pouvant entrer dans la composition de la bombe atomique, et sur une augmentation des inspections des sites nucléaires iraniens.
Mais les divergences demeurent profondes sur les questions clés de l'enrichissement d'uranium et la levée des sanctions internationales.
"Même si on parvient à un accord global dans les négociations avec le 5+1, nous aurons encore besoin de temps pour négocier les détails. Par conséquent, il est improbable d'atteindre un résultat définitif avant le délai de quatre mois", a déclaré récemment M. Zarif.
La visite du patron de l'AIEA intervient également alors que l'Iran doit répondre, d'ici au lundi 25 août, à des questions de l'agence relatives à une possible dimension militaire de son programme nucléaire.
M. Amano s'était déjà rendu en Iran en novembre 2013 pour y conclure un accord de coopération avec Téhéran. L'AIEA tente depuis 2008 d'obtenir des réponses sur d'éventuelles recherches menées par la République islamique jusqu'à 2003 - et éventuellement après - dans le domaine nucléaire militaire.
L'Iran a toujours nié avoir mené de telles recherches.