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Un an après l'ouragan Sandy, les stigmates visibles

Des sacs de sable remplacent la promenade, qui n'a toujours pas été reconstruite depuis le passage de Sandy, dans le quartier de Rockaway, le 24 octobre 2013 [Stan Honda / AFP] Des sacs de sable remplacent la promenade, qui n'a toujours pas été reconstruite depuis le passage de Sandy, dans le quartier de Rockaway, le 24 octobre 2013 [Stan Honda / AFP]

Un an après l'ouragan Sandy, les Etats-Unis travaillent toujours à réparer des dégâts estimés à 60 milliards de dollars, et à renforcer leur résistance avant la prochaine tempête.

Sandy, qui avait frappé la côte Est le 29 octobre, a été l'un des ouragans les plus coûteux de l'histoire américaine. 24 Etats ont été affectés, ceux de New York, du New Jersey et du Connecticut étant particulièrement touchés.

Plus de 200 personnes ont été tuées. Le bas de Manhattan est resté sans électricité pendant près d'une semaine. New York a été paralysée pendant plusieurs jours, les entreprises ont perdu des millions de dollars, le métro a été inondé, de nombreux vols annulés.

Le Congrès a approuvé une aide fédérale de 60 milliards de dollars, mais délais et problèmes d'assurance ont souvent compliqué pour de nombreuses victimes la reconstruction de leur vie.

Des employées d'une confiserie des Rockaways reprennent le travail le 24 octobre 2013, un an après le passage de l'ouragan Sandy qui avait gravement endommagé leur usine [Stan Honda / AFP]
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Des employées d'une confiserie des Rockaways reprennent le travail le 24 octobre 2013, un an après le passage de l'ouragan Sandy qui avait gravement endommagé leur usine
 

Selon Steven Cohen, directeur exécutif de l'Institut de la Terre à l'université de Columbia à New York, certaines réactions après l'ouragan ont été très bonnes, mais d'autres ont été "pathétiques". "Ce qu'il y a eu de mieux, c'est la mobilisation pour que les gens soient éloignés du danger, et le fait que le métro de New York ait été capable de reprendre aussi vite que possible".

"Le pire a été la bureaucratie, et la politique entourant la reconstruction --le fait qu'il ait fallu des mois pour que le Congrès vote les mesures d'aide", dit-il. Il se dit favorable à une nouvelle taxe, par exemple sur le carbone, ou à une nouvelle augmentation des taxes sur l'essence, pour financer un fonds permanent destiné à répondre plus vite aux désastres naturels.

"Nous allons voir des tempêtes plus fortes, des niveaux de la mer plus élevés, nous devons trouver des façons d'absorber l'eau... Il y a eu beaucoup de progrès à faire sur ce point", dit-il.

"Le travail devant nous reste énorme"

Dans certains endroits, les autorités ont acheté les maisons dans les zones côtières inondables, les ont rasées, laissant les terrains redevenir des terres humides, pour renforcer les défenses naturelles. Des fonds fédéraux ont également aidé certains propriétaires à surélever leur maison.

Les entreprises et résidences ont également été encouragées à déplacer leurs compteurs de la cave au grenier, pour limiter les risques de panne de courant en cas d'inondations.

La ville de New York, dont la réaction à la tempête a généralement été saluée, a également dévoilé un plan ambitieux visant à mieux protéger la ville contre les effets du changement climatique, d'un coût estimé à 19,5 milliards de dollars, avec des digues, des murs anti-crue...

Mais certains se sont limités aux réparations immédiates indispensables. Selon la firme Anchin, Block & Anchin, une enquête portant sur 266 petites entreprises de la région de New York a montré que plus de la moitié n'avait fait aucune préparation en vue d'un nouvel ouragan.

Même si les experts ont généralement salué le plan révélé en juin par le maire de New York Michael Bloomberg, certains appellent à une approche plus régionale, pour mieux coordonner les opérations de secours.

"Le travail qui reste devant nous est énorme", estime ainsi Illya Azaroff, co-président d'un groupe d'achitectes spécialisé dans la gestion des risques, l'American Institute of Architects for Design Risk and Recovery. "New York va dans la bonne direction, mais notre prochain défi, c'est la perspective plus large", a-t-il ajouté.

Les fondations en béton de maisons détruites par un incendie provoqué par le passage de Sandy, le 24 octobre 2013 dans le quartier de Breezy Point [Stan Honda / AFP]
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Les fondations en béton de maisons détruites par un incendie provoqué par le passage de Sandy, le 24 octobre 2013 dans le quartier de Breezy Point
 

Les propriétaires, selon lui, ont encore du mal à savoir où s'adresser pour avoir des fonds, et apprendre comment mieux reconstruire.

Les cinéastes Jeff Reichert et Farihah Zaman, qui font un documentaire sur le processus de reconstruction, après Sandy, sur Long Island Beach, dans le New Jersey, ont été très émus de ce qu'ils ont découvert. Des petites choses parfois, comme cette école qui a décidé de construire elle-même ses propres décors pour la fête de fin d'année, pour ne pas faire de récolte de fonds, après l'effort financier exigé par Sandy.

"Parce qu'on ne le voit plus à la télé, on pense que tout est redevenu normal. Mais cela prend beaucoup plus de temps", a expliqué Jeff Reichert à l'AFP.

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