L'ancien chef du renseignement sous la dictature d'Augusto Pinochet, le général Odlanier Mena, condamné pour violations des droits de l'homme, s'est suicidé samedi avant son transfert d'une prison de luxe vers un autre lieu de détention, a annoncé son avocat.
Mena, 87 ans était le prisonnier le plus vieux du Chili et purgeait sa peine avec neuf autres ex-militaires de la dictature dans la prison de luxe de Cordillera mais bénéficiait d'une permission de sortie en fin de semaine.
"Il s'est suicidé chez lui en raison de l'ordre de transfert du centre de Cordillera à la prison de Punta Peuco", une autre prison spéciale pour ex-militaires de la dictature, a assuré son avocat Jorge Balmaceda.
"L'état de santé du général Mena était très délicat, il avait besoin d'assistance respiratoire" et "était très affecté du fait qu'il n'allait pas recevoir les mêmes soins de santé à Punta Peuco", a ajouté l'avocat.
Le transfert des détenus s'est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche, après la décision du président chilien Sebastian Piñera de fermer le centre pénitentiaire de Cordillera et de transférer les détenus à la prison de Punta Peuco, au nord de Santiago, qui jouit également de conditions confortables mais avec un régime plus strict.
Mena, ex-directeur du Centre National d'Informations (CNI), les services du renseignements de la dictature de Pinochet (1973-1990) était le seul des 10 détenus à bénéficier d'une permission de sortie.
Mena était notamment un des responsables de la "Caravane de la mort", une mission militaire qui sillonna le Chili après le coup d'État du 11 septembre 1973 du général Pinochet, exécutant 75 opposants.
La prison de Cordillera construite en 2005, à Peñalolén, près de Santiago, comprend notamment des courts de tennis, des jardins et des salons pour les visites des prisonniers.
Sa fermeture, selon le président Piñera, "satisfait trois principes qui doivent régir toutes les actions du gouvernement : l'égalité devant la loi, la sécurité des détenus et un meilleur et plus efficace fonctionnement de la police du Chili".
Les responsables des partis de la droite gouvernementale ont critiqué cette décision.