Les combattants d'un groupe affilié à Al-Qaïda ont tué le chef d'un bataillon rebelle de l'Armée syrienne libre (ASL) dans la région de Lattaquié (nord-ouest), rapporte vendredi une ONG syrienne.
Ce genre d'incidents s'est multiplié récemment en Syrie, témoignant d'une montée des tensions entre l'ASL, principale formation de la rébellion syrienne, et les groupes affiliés au réseau Al-Qaïda, formés en majorité de jihadistes non syriens.
Kamal Hamami, connu sous son nom de guerre d'Abou Bassir al-Jeblaoui a été tué jeudi par des tirs de combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un des deux principaux groupes jihadistes avec le Front Al-Nosra, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'incident s'est produit lorsque des combattants de l'EIIL ont tenté de détruire un barrage de l'ASL dans la région de Jabal el-Turkmen, au nord de la ville de Lattaquié.
"Des rebelles de l'ASL ont alors tiré en l'air et par la suite, un combattant de l'EIIL a abattu Abou Bassir et blessé deux autres membres de son bataillon", indique l'OSDH qui se base sur un large réseau de militants et de sources médicales et militaires à travers la Syrie.
Quelques jours auparavant, un chef de brigade avait été décapité par l'EIIL dans la province d'Idleb (nord-ouest) selon l'OSDH. Dans cette même région, des dizaines de rebelles de l'ASL avaient été tués dans une bataille contre des islamistes pro Al-Qaïda, d'après cette ONG.
Pratique extrême de l'islam
Jeudi, à Raqqa, dans le nord-est du pays, l'EILL a libéré un autre chef de brigade, cheikh Jassem el-Awwad, après l'avoir détenu pendant 25 jours dans ses centres de détention avec neuf militants anti-régime, d'après l'OSDH.
L'EIIL est accusé en outre de détenir des dizaines de prisonniers et prisonnières à Raqqa, seule capitale provinciale entre les mains des rebelles.
Au début de la révolte en Syrie, les insurgés syriens qui cherchaient désespérément de l'aide face à la puissance de feu de l'armée régulière avaient accueilli à bras ouverts les jihadistes, dotés d'armes sophistiquées et aguerris au combat.
Mais cet engouement a laissé progressivement la place au rejet en raison de leur pratique extrême de l'islam et d'arrestations arbitraires.
Début juin, l'exécution d'un garçon de 15 ans par des combattants de l'EIIL à Alep dans le nord du pays, tué pour avoir prononcé ironiquement le nom de Mahomet, avait particulièrement choqué.