Xi Jinping sera nommé secrétaire général du Parti Communiste chinois mercredi, à l'issue du Congrès du Parti qui se tient actuellement à Pékin. Il sera ensuite désigné président en mars. Il sera confronté à plusieurs défis de taille, comme l'explique Pierre Picquart, auteur de La Chine dans vingt ans et le reste du monde (Editions Favre)
Faut-il s'attendre à des changements après l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping ?
Oui et non. Le fait que l'équipe dirigeante soir renouvelée va apporter un nouveau souffle. Mais dans le cadre d'un parti, et encore plus du Parti Communiste, les orientations de politique intérieure comme extérieure sont décidées à l'avance.
Le futur président chinois devrait donc s'inscrire dans la continuité politique de son prédecesseur, Hu Jintao. Cela ne veut pas dire que Xi Jinping n'aura aucune marge de manoeuvre, d'autant qu'il est très compétent. Il connaît très bien son pays et c'est un grand diplomate. Mais il suivra la ligne du Parti.
Peut-on espérer des progrès en matière de démocratie ?
Les Chinois souhaitent plus de liberté, mais la majorité n'aspire pas forcément à la démocratie dans le sens idéologique du terme. Actuellement, ce qu'il veulent surtout ce sont des crèches, des hôpitaux... Leur pouvoir d'achat a été multiplié par dix au cours des dernières années, mais on a assisté à une forte hausse des inégalités.
Outre la réforme du PC et l'ouverture vers l'extérieur, Xi Jinping sera surtout attendu sur les réformes sociales : retraites, sécurité sociale...
Le ralentissement de la croissance chinoise menace-t-il la montée en puissance de la Chine ?
Le développement de la Chine va continuer. Elle a l'expérience des crises politiques et financières et devrait afficher une croissance de 7,5% en moyenne au cours des dix prochaines années.
Même si son marché extérieur est en baisse, la croissance va se tourner vers l'intérieur. Après avoir enrichi la côte Est, la Chine part à la conquête de l'Ouest, de son propre territoire.
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